«Comment expliquer que la grande majorité des élèves ayant obtenu leur bac session 2010 n'ont pas été admis dans les filières qu'ils ont choisies ? Le cas le plus récurent est celui des élèves ayant obtenu 14/20 mais qui n'ont pas pu obtenir l'orientation de leur rêve.» C'est la grande interrogation posée par Nouar Larbi, secrétaire général du Cnapest. Pour lui, cette situation est due aux résultats du bac de l'année précédente réalisés en dépit d'une année perturbée par une succession de mouvements de protestation. «Le Cnapest et l'Unpef ont fait à eux seuls 5 semaines de grève. Le résultat réalisé ne peut être interprété que par un message que le département de Benbouzid voulait nous transmettre. Ce message est le suivant : même si vous faites grève, nous allons faire réussir les élèves.» Mais, s'interroge notre interlocuteur, «quelle prise en charge assurer à ces élèves qui ont été repêchés par des mesures de bricolage, comme la réduction des cours, des questions qui n'ont touché que le premier trimestre, le barème de correction et le système de délibération commandés et appliqués par un agent de saisie mettant ainsi de côté le principal rôle du jury de correction ?». Si ça continue comme ça, ce sont les élèves qui nous pousseront à faire des grèves plus souvent, ils auront le bac en fin de parcours. Alors, pourquoi vont-ils se casser la tête ?», dit M. Nouar, qui affirme que «le taux de réussite ne reflète nullement le niveau des élèves ni celui de l'enseignement de manière générale». Le Snapest a observé un mois de grève l'année passée. «C'est impossible d'avoir ce taux de réussite après les perturbations constatées l'année dernière. Cela a influé sérieusement sur le rendement de l'élève. Le souci majeur se situe au niveau du rattrapage des cours qui nécessite un processus très complexe qui permet à l'élève d'assimiler les cours dans qu'ils ne soient condensés», a affirmé Meziane Meriane. La limitation des chapitres de révision a été une solution proposée par le ministère pour parer à la difficulté énorme rencontrée. «Ça ne reflète pas le niveau de l'élève. Il faut absolument situer les problèmes et trouver des solutions pour pouvoir améliorer le système éducatif», suggère M. Meriane. «Ce sont des résultats préparés à l'avance», dira M. Sadali, secrétaire général du Satef. «Ceci relève du chapitre du paradoxe algérien. Les examens ont été élaborés sur les cours dispensés le premier trimestre, alors ça a donné tout cette explosion du taux de réussite. Ceci en plus de l'établissement d'une nouveau barème de correction et la centralisation des délibérations», a-t-il ajouté en notant que son syndicat a observé trois semaines et un jour de grève.