Le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef) n'a pas été associé au processus qui a abouti à la promulgation du statut particulier des personnels de l'éducation. “Nous n'avons pas été associés à cette concertation qui avait pour objectif de faire passer le projet concocté avec l'UGTA”, a déclaré le secrétaire général du syndicat autonome au cours d'une conférence de presse animée, hier, à Tizi Ouzou. M. Salem Sadali voit même un recul par rapport au statut 90-49. Car, explique le conférencier, le nouveau statut donne à “l'administration les instruments pour disposer à sa guise du personnel de l'éducation”. Alors que théoriquement ce nouveau texte devait consacrer la réussite de la réforme scolaire, voilà qu'il instaure une ségrégation “intolérable” entre les différents corps des personnels du secteur de l'éducation. Même les quelque 40 000 contractuels sont condamnés, selon le nouveau statut, à le demeurer éternellement. Au lieu de redonner ses lettres de noblesse à l'école, le ministère de l'Education nationale “donne à vrai dire un coup de grâce à la réforme qu'il entreprend de réussir pourtant”, regrette M. Sadali, poursuivant que la réforme a été entamée sans la participation des concernés, à savoir les enseignants. Selon l'orateur, le gouvernement semble fixer des objectifs économiques et non pédagogiques à la réforme en question. Pour étayer son propos, Sadali cite la suppression des lycées techniques. Ce qui facilitera, à ses yeux, le transfert des enseignants du technique vers la formation professionnelle, où la pilule de la privatisation peut passer facilement. Les fautes enregistrées dans les manuels scolaires donne à voir le degré de navigation à vue dans un secteur aussi névralgique que celui de l'éducation, fera-t-il remarquer. “La réforme ressemble à s'y méprendre à du bricolage”, dénonce-t-il. “Les élèves du primaire sont saturés, les collèges sont surchargés et les résultats du bac qui ne reflètent plus la valeur du système éducatif sont politisés. Et voilà qu'on a le culot de décréter cette année comme étant l'année de la qualité pédagogique”, fulmine le responsable syndical. Le Satef, selon son premier responsable, revendique l'abrogation de l'article 87 bis, une disposition introduite en 1996 et qui pénalise les bas salaires. Concernant la revalorisation des salaires de la Fonction publique comme décidé récemment par le gouvernement, le Satef dit rejeter le régime indemnitaire. “C'est de la poudre aux yeux”, résume M. Sadali pour qui la solution réside dans la revalorisation de la valeur du point indiciaire si l'on veut garantir une vie décente aux éducateurs algériens. Le conférencier informe, par ailleurs, d'une initiative de l'intersyndicale, dont fait partie le Satef, une initiative qui consiste à lancer une pétition nationale “en faveur de la sauvegarde et de l'amélioration de l'école publique”. Yahia Arkat