Le ministre de la Santé a apporté hier son soutien à Saïdal malmené ces jours-ci par l'affaire du médicament antigrippal Rhumafed. Djamel Ould Abbès a même évoqué un complot contre le fleuron de l'industrie pharmaceutique nationale. Toutefois, les responsables du groupe ont reconnu n'avoir pas su gérer la communication autour de cette affaire. «J'interdis tout produit équivalent du Rhumafed en provenance de l'étranger à condition que Saïdal couvre les besoins du marché national». C'est sur un ton péremptoire que le ministre a fait cette déclaration lors d'une conférence de presse animée par le PDG du Groupe pharmaceutique Saïdal. Mieux, le ministre a demandé au PDG du groupe, Boumediène Derkaoui, de poursuivre en justice «ceux qui sont derrière cette affaire». Car selon M. Ould Abbès, «cette histoire est sciemment entretenue pour déstabiliser l'Etat algérien, d'autant que le médicament est l'un des composants de la sécurité nationale». Ce sentiment de complot mené contre Saïdal est partagé par le PDG du groupe, Boumediène Derkaoui. Et pour cause, tout cet emballement venu d'une anomalie est survenu dans le choix de la feuille d'aluminium d'emballage dans le lot 1714. «Mais la santé du malade n'a nullement été mise en danger de mort», affirme-t-il. Ainsi, sur le lot incriminé, soit 10 000 boîtes, 500 sont couvertes de la feuille comportant le nom de Cardital comprimé destiné aux cardiaques. «L'anomalie porte sur l'utilisation d'une feuille sur laquelle est imprimé le nom de Cardital au lieu de Rhumafed. Tous les autres composants du produit à savoir, l'étui, la vignette, la notice, le comprimé et son principe actif concernent bien le produit Rhumafed», affirme Sonia Ait Ouakli, directrice technique de l'usine de Dar El Beida. Le PDG a reconnu que la pharmacovigilance et la veille médicale au sein de l'usine n'ont pas bien fonctionné. «Le responsable sera sanctionné pour que la vigilance soit de mise», assure M. Derkaoui tout en précisant que «conformément à la réglementation pharmaceutique algérienne en vigueur, le rappel du lot a été effectué au seul Centre de distribution de Batna et le ministère de la Santé informé grâce à l'application de la traçabilité lors de la facturation du produit au grossiste». Expliquant «la violence» de la campagne menée contre Saidal à travers l'envoi de SMS, le PDG a estimé qu'elle vise «à déstabiliser le Groupe qui produit 2,5 millions de boites de Rhumafed par an et compte atteindre les 3 millions en 2011». «Rhumafed est un produit phare de Saidal avec 25 milliards de centimes de notre chiffre d'affaires». Pour M. Derkaoui, cette attitude est également une réaction «au programme de création de 7 nouvelles usines pour produire notamment des anti-cancéreux et la révision à la hausse des salaires de nos travailleurs d'une valeur de 160 millions d'euros dont a bénéficié Saidal». Reste que le PDG a reconnu la faiblesse de Saïdal dans la communication. Il a promis de remédier à cette lacune et de communiquer plus souvent avec la presse.