La chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, recevra aujourd'hui le nouveau ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson, ancien maire de Londres. Ils se rencontreront pour un premier contact. Selon la porte-parole de la Haute représentante de l'UE, Catherine Ray, contrairement à ce qui était prévu, « il n'y aura pas de dîner des ministres des Affaires étrangères ce soir. Les 28 chefs de la diplomatie européenne devraient se retrouver demain à Bruxelles pour leur réunion mensuelle, à l'occasion de laquelle ils feront le point sur de grands sujets internationaux (Syrie, Libye, processus de paix au Proche-Orient...) avec leur homologue américain, John Kerrry, en tournée en Europe. La nomination de Johnson, par la nouvelle Première ministre, Theresa May, a été très critiquée en Europe. Son homologue français, Jean-Marc Ayrault, avait notamment réagi en estimant qu'il avait « beaucoup menti » durant la campagne ayant précédé le référendum sur le Brexit. De source diplomatique, on indique que le dîner d'aujourd'hui devait aborder l'impact qu'aurait une sortie du Royaume-Uni—dont le budget de défense est le plus important de l'UE—sur la politique extérieure de l'Union et sur sa capacité à mettre sur pied des opérations militaires. Mais plusieurs capitales s'y sont opposées, jugeant que cela revenait à entamer des « négociations informelles » avec Londres avant même que son gouvernement ait formellement notifié l'UE de sa volonté d'en sortir, en activant une clause prévue à l'article 50 des traités, précise-t-on. L'Union européenne fait le forcing pour ouvrir rapidement des négociations avec la Grande-Bretagne, après le Brexit qui a créé une nouvelle situation à laquelle le Royaume Uni et l'Union européenne doivent répondre bientôt. « J'ai hâte d'apprendre vos intentions à ce sujet », a écrit le chef de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, dans une lettre diffusée sur Twitter. Le président du Parlement européen, Martin Schulz, a également exhorté Londres à la diligence : « Les questions de dirigeants étant réglées, j'attends désormais que nous travaillions rapidement pour retrouver la stabilité ». Le président du Conseil européen, Donald Tusk, a, de son côté, émis le vœu d'une relation de travail « fructueuse », disant sa « hâte » d'accueillir Mme May. Pour bon nombre de pays européens, il est temps de clarifier la situation car aucune des deuxparties ne peut se permettre une longue période d'incertitude.