Cinq jours après le vote des Britanniques en faveur d'une sortie de l'Union européenne (UE), les dirigeants européens se retrouvent mardi à Bruxelles pour un sommet consacré, principalement, aux conséquences politiques du référendum au Royaume-Uni. Encore sous le choc du résultat de ce référendum qui a acté la volonté des Britanniques de quitter l'UE, les principaux responsables des institutions européennes s'impatientent et pressent le Royaume-Uni d'engager la procédure de retrait. Dans une déclaration conjointe publiée quelques heures après l'annonce des résultats du référendum britannique donnant la victoire au camp des pro-Brexit, les dirigeants de l'UE ont exhorté le gouvernement britannique à "donner suite aussi rapidement que possible, à la décision du peuple britannique", se disant "prêts à lancer rapidement des négociations" sur les termes et conditions de son retrait de l'Union européenne. Samedi, les ministres des Affaires étrangères des six pays fondateurs de l'UE (Allemagne-France-Belgique-Luxembourg, Pays-Bas, Italie) avaient appelé Londres à lancer la procédure de sortie "dès que possible". Signe de cette volonté des dirigeants européens d'en finir rapidement avec le Royaume-Uni, le président de la Commission européenne, Jean Claude Juncker a exigé du gouvernement britannique de notifier son retrait au Conseil de l'UE "immédiatement". Dimanche, c'était autour du président du Parlement européen, Martin Schulz, d'exhorter les Britanniques à engager le processus de sortie de l'UE dès mardi, à l'occasion du sommet européen. Cependant, Londres ne l'entend pas de cette oreille et compte prendre son temps. Le Premier ministre britannique, David Cameron dont la démission ne sera effective qu'à l'automne, avait affirmé qu'il laisserait la gestion des négociations de sortie à son successeur, lequel sera nommé lors du congrès du parti. S'exprimant devant les députés à la chambre des Communes, David Cameron a affirmé lundi que le lancement de la procédure de sortie de l'UE relevait d'une "décision souveraine" de la Grande-Bretagne et "d'elle seule". Autrement dit, le Premier ministre britannique ne compte nullement déclencher l'article 50 du traité de Lisbonne lors de ce sommet. Mais, il se contentera d'expliquer la position de son gouvernement après le référendum du 23 juin et d'échanger les vues avec les autres dirigeants européens lors d'un dîner de travail, selon le programme du sommet transmis aux médias. Le chef de file des pro-Brexit, Boris Johnson, pressenti pour succéder à Cameron, a réaffirmé lundi que la sortie du Royaume-Uni de l'UE se fera "sans précipitation". Le secrétaire d'Etat américain John Kerry qui a chamboulé lundi son agenda pour faire escale à Bruxelles, a appelé les dirigeants européens à "ne pas perdre la tête" et à "éviter la revanche" lors des négociations de sortie du Royaume-Uni de l'UE. Pour discuter des conséquences du Brexit, la chancelière allemande Angela Merkel a reçu lundi à Berlin le président français François Hollande et le chef du gouvernement italien Matteo Renzi. Les 27 chefs d'Etat ou de gouvernement tiendront mercredi une réunion informelle pour discuter des implications politiques et pratiques du vote britannique en faveur de la sortie de l'UE et de l'avenir de l'UE à 27. Les 27 dirigeants européens semblent déjà d'accord sur un point : pas question d'engager des tractations, même officieuse, avant que le gouvernement britannique ne notifie officiellement sa décision de quitter l'UE.