Cela fait quelques années déjà que l'Algérien a appris à programmer ses vacances. S'il est vrai que dans la plupart des cas, il est plus question de congé que de vacances, il n'en demeure pas moins que l'été est pensé bien avant son arrivée. Puisque les réservations dans les complexes touristiques et autres résidences balnéaires qui, de bouche à oreille, ont gagné en réputation, sont lancées parfois la saison estivale précédente. D'autant qu'aujourd'hui aussi l'Algérien a appris à se servir de l'internet pour passer commande sur les sites des stations balnéaires qui se sont multipliées d'Est en Ouest, même si souvent on est plutôt persuadés que dans ces cas de figure aussi de la réservation via internet, ou en se déplaçant même sur les lieux, n'assurent pas d'une place, tant les passe-droits sont également passés par là. Pour trouver un bungalow ou même une chambre d'hôtel au bord de la mer, il faut se lever tôt ou jouer ses connaissances. Les bungalows accueillent ainsi les mêmes chaque année et à la même période, pour la même durée. Les moins lotis se verront obligés de louer des appartements que les particuliers mettent sur la toile, les présentant avec toutes les qualités possibles et imaginables. De ces dernières, il ne subsiste souvent que des miettes quand devant le fait accompli l'estivant se retrouve bras ballants, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, en acceptant de maintenir sa réservation. Faute d'un autre palliatif : rebrousser chemin sur des centaines de kilomètres, impensable, aller voir ailleurs dans la région choisie, le parcours du combattant en pleine saison... passe encore quand il s'agit de propriétaires privés qui profitent de l'été pour se faire un plein d'argent, mais lorsqu'il s'agit d'une institution étatique qui met à la disposition de son personnel des sites contre une somme modique certes, loin de refléter l'exorbité des tarifs pratiqués par ailleurs, invivables même pour une nuit ! Des lieux paradisiaques propriété d'entreprises, étatiques, d'institutions publiques laissés à l'abandon toute l'année, souvent avec les restes laissés tels quels par les derniers des locataires à l'intérieur des habitations, c'est un peu beaucoup inadmissible. Les exemples sont légion de ces sites sans prise en charge, aux murs crasseux, à la boiserie cassée, aux sanitaires inutilisables, aux cuisines sans le minimum vital... pourtant, un budget leur est consacré ne serait-ce que prélevé sur les locations des employés répartis par sessions sur ces lieux de vacances. Sans contrôle aucun au départ et à l'arrivée des nouveaux vacanciers. Auxquels il faut aussi intimer l'ordre de garder un tant soit peu les lieux propres et de réparer ou de signaler une quelconque panne ou autre manquement au nécessaire de l'habitation, une fois l'endroit évacué, sous peine de se voir défalqués de son salaire les endommagements survenus durant son séjour, en prenant les précautions d'usage, leur faire signer une décharge avant occupation. C'est cela aussi penser à la chose publique, à son prochain, et avoir du civisme.... Non ?