Moins d'une année de la création de leur dispositif, les médiateurs judiciaires ont tenu, hier, leur Assemblée générale constituante sous le patronage du Centre de recherches juridiques et judiciaires (CRJJ) à Zéralda (Alger). Pour les organisateurs, la création de cet espace vise à fédérer l'exercice professionnel de la médiation judicaire à l'effet de promouvoir sa spécificité et de faire évoluer en tant que moyen efficace de résolution des litiges et des différends. «L'Assemblée générale constituera, notamment, une plate-forme d'échange et de réflexion pour tous les médiateurs», précise-t-on. Cette rencontre a également vu la participation d'experts nationaux et suisses dont Ahmed Aoued qui n'a jamais hésité à se déplacer pour apporter sa contribution en tant que médiateur au royaume helvétique. Il s'est félicité du bon écho qu'a rencontré cette opération, grâce à son enracinement dans la société. Elle représente, selon lui, une consécration des veilles traditions telles que «Tadjmaât» et la médiation des Imams dans les mosquées. «C'est pour cette raison qu'on a «algérianisé» l'expérience en introduisant des sages reconnus dans leur région dans notre dispositif de médiation judiciaire», a-t-il ajouté. Pour sa part, le directeur du CRJJ, Djamel Bouzertini, a annoncé, qu'en application à une instruction du président de la République, cette expérience qui n'est, actuellement, adoptée que dans les affaires dépendantes du code civil sera prochainement introduite dans les affaires liées du code pénal. Cependant, il faut, d'après lui, accélérer les actions en vue de l'élaboration et l'homogénéisation d'une ligne d'action commune qui permettra ainsi le développement de la pratique de cette mission dans les juridictions et ce, en déterminant les règles éthiques et déontologiques de celle-ci et en apportant une assistance technique aux médiateurs par l'organisation de cycles de formation et de perfectionnement à même de développer les aptitudes nécessaires en renforcement de leur savoir-faire et de leurs compétences. Dans sa contribution, le président de la Chambre nationale des notaires, Achit Henni Abdelhamid, qui est aussi médiateur judiciaire, a indiqué que le législateur algérien a adopté la médiation judicaire parce que, contrairement à la médiation conventionnelle, cette démarche a une option mixte : elle comporte l'aspect conventionnel et l'aspect judiciaire.