Photo : Slimene S.A. La colère des étudiants et les diplômés du système classique est à son comble. Et elle n'est pas près de s'estomper. Hier, plus de 3000 étudiants se sont donné rendez-vous pour un nouveau sit-in. Malgré le traitement qui leur a été réservé, la veille (lundi) par les forces de l'ordre, les rangs des étudiants protestataires n'ont pas cessé de se renforcer. En début d'après-midi, la grande allée menant de la direction générale des forêts au siège du ministère de l'Enseignement supérieur, croulait sous le nombre impressionnant des grévistes venus des grandes écoles et universités des wilayas limitrophes, Blida Et Boumerdès…. Certains sont venus de l'USTO (Oran). Touchés par les récentes modifications du décret présidentiels 10-315, ils sont décidés à aller jusqu'au bout de la contestation du décret en question. Affluant en force de l'EHEC (Ecole des hautes études de commerce), et de l'Ecole nationale des statistiques, de l'ENPS …ils scandaient des slogans appelant le ministère de l'Enseignement supérieur à prendre des décisions concrètes autres que les mesures annoncées jeudi, au terme de la conférence nationale des chefs d'établissements. Au terme de laquelle les responsables du ministère avaient annoncé que le diplôme d'ingénieur d'Etat, délivré par les établissements d'Enseignement supérieur, était toujours en vigueur. Certains grévistes demandent le retour au système classique et revendiquent et l'annulation du «fameux décret». D'autres crient leur désarroi face à la dévalorisation des diplômes du système classique. « Nous ne demandons pas le retour au système classique. Option impossible, du moment que la quasi-totalité des universités et instituts a basculé depuis des années dans le système LMD. Nous demandons seulement à être rétablis dans nos droits et que le ministère valorise nos diplômes», exigent les grévistes. Selon certains grévistes, les délégués des grandes écoles et universités ont été reçus par les représentants du ministre. « Il y a certes eu des discussions, mais il n' y a pas eu de PV de rencontre », regrettent-ils soulignant que les engagements de la tutelle n'ont aucune crédibilité. Les grévistes déplorent qu'une manifestation pacifique soit réprimée sous le regard indifférent des responsables du ministère et ceux de l'institut mitoyen. « Nous sommes des étudiants. Notre sit-in est pacifique, pourquoi les forces de l'ordre nous ont traités à coups de matraques et blessé plus d'une dizaines de grévistes. On ne règle pas un tel problème par la violence », regrettent-ils, ajoutant « que le ministère en charge de notre problème est censé avoir l'esprit rassembleur vis-à-vis de l'élite. De même que lui revient de par sa position de tutelle, l'initiative de la concertation». Les organisations estudiantines n'ont, jusqu'à présent, pas réagi aux derniers développements et dérapages gravissimes ayant ébranlé depuis trois semaines l'ensemble des établissements universitaires. Pour sa part, le ministère de l'Enseignement supérieur n'a donné aucune suite aux mesures prises la semaine dernière. Un silence qui ne cesse d'exacerber la tension au sein de la communauté estudiantine.