Cet été encore, la faucheuse a sévi dans les zones rocheuses de la côte de Tipasa, ôtant ainsi la vie à six baigneurs. Malgré les campagnes de sensibilisation de la Protection civile sur les risques encourus et l'interdiction de ce type de sites à la baignade, des dizaines d'estivants s'y rendent quotidiennement, surtout durant les week-ends où des estivants venus des régions éloignées s'y installent. Bien qu'on n'ait pas encore entamé le deuxième mois de la haute saison, le bilan de la Protection civile de la wilaya s'annonce déjà macabre. La première victime, un jeune de Bou Ismaïl, âgé de 28 ans, a rendu son dernier souffle le 11 juillet dernier, alors qu'il luttait de toutes ses forces contre le courroux des vagues déchaînées du site rocheux, situé à la sortie est de la ville. Le lendemain, c'est-à-dire le 12 juillet, c'est au tour de la ville de Cherchell d'enregistrer la mort d'un jeune homme de 34 ans venu de Blida, qui s'est aventuré dans les eaux de la zone rocheuse, située non loin du stade communal. Deux jours après, un autre deuil frappe Aïn Tagouraït où deux jeunes âgés, tous deux d'à peine 21 ans, périssent dans une zone rocheuse attenante au lieudit ferme Berkane-Belkacem. Le 16 juillet dernier, l'un des baigneurs qui s'est rendu sur la crique du parc archéologique à l'ouest de la ville de Tipasa, communément appelé les Ruines romaines, a trouvé aussi la mort en pleine baignade. La victime, résidant dans la région ouest du pays, n'avait que 25 ans. La sixième victime, un jeune de 20 ans d'Aïn Defla, s'est noyé dans une zone rocheuse du côté d'El Hamdania, située à l'est de la ville de Cherchell. A l'instar des étés précédents, c'est dans les sites interdits à la baignade qu'on dénombre le plus de décès par noyade. L'absence de postes de surveillance de la Protection civile, l'interdiction à la baignade dans ces plages, les dangers latents qui guettent les baigneurs devraient logiquement dissuader tout estivant, même les plus téméraires. Par ailleurs, depuis le début de la saison estivale, le 1er juin dernier, près de 1,5 million d'estivants se sont rendus dans les plages autorisées à la baignade à Tipasa. Les éléments de la Protection civile mobilisés sur place pour assurer le dispositif du Plan Bleu ont effectué 1.547 interventions, au cours desquelles 963 noyés ont été sauvés et 343 autres blessés pour différentes raisons ont été soignés sur place, tandis que 238 cas ont nécessité une évacuation en urgence vers les centres de santé.