D'ailleurs, une série de mesures tendant « au renforcement du contrôle ont été initiées, notamment en matière d'arrêt de travail afin d'éliminer toute velléité de recours aux arrêts de travail de complaisance ». Ces mesures consistent en la soumission systématique au contrôle médical des arrêts de travail déposés, quel que soit leur durée, et au renforcement des contrôles administratifs à domicile pour s'assurer du respect des malades de leurs obligations, telles que fixées par la réglementation en vigueur. Pour 2015, 861.268 arrêts de travail ont été indemnisés. Le nombre d'indemnités journalières est de l'ordre de 15.127.391 et le montant remboursé est estimé à 18.043.149,09 DA. Cette dépense est en progression de 8% par rapport à l'année 2014, souligne Haddam. Il a assuré que la Cnas « est outillée pour faire des contrôles par sondage échantillonnage et ciblage ». Le tout pour que les cotisations des assurés sociaux arrivent à leurs destinataires. En quête de ressources Par ailleurs, il a n'a pas caché que la Cnas est obligée de diversifier ses ressources financières. Car, bien que la situation financière soit actuellement « équilibrée », elle devra avoir des sources additionnelles afin d'assurer sa pérennité, a-t-il indiqué, en présentant les réalisations de cette entité et les perspectives attendues. En matière de recouvrement des cotisations, volet qui revêt une importance particulière pour la préservation et la pérennité du système de la Cnas, Haddam a fait savoir qu'en application à la loi de finances complémentaire pour 2015 ayant introduit des mesures incitatives exceptionnelles en direction des employeurs pour le règlement de leurs cotisations de sécurité sociale et la formalisation de leur situation administrative vis-à-vis de la Cnas, des majorations et des pénalités de retard de 141.166 employeurs ont été annulées suite à l'acquittement de leurs dettes. S'y ajoute l'octroi de plus de 18.000 échéanciers de paiement pour les employeurs qui ne sont pas non à jour de leurs cotisations, l'affiliation volontaire pour plus de 16.280 personnes activant dans la sphère de l'économie informelle. Ces mesures ont impacté « positivement le niveau de recettes qui a augmenté de 7% par rapport à l'année 2014 et de 11% par rapport à 2013. Alors que pour le premier trimestre de 2016, les recettes ont augmenté de 10% par rapport à celles enregistrées en 2015. » Les algériens, de gros consommateurs de médicaments Pour le déroulé de carrière, Haddam appelle les administrations à déposer régulièrement les DAS pour que le relevé de carrière se fasse automatiquement. Par ailleurs, il a indiqué que l'Algérie est un pays performant concernant le remboursement des médicaments. « Les Algériens sont de gros consommateurs de médicaments surtout les malades chroniques. Nous avons malheureusement constaté une facilité à la consommation de médicaments. Nous devons améliorer notre systéme de santé et de soins coordonnés. L'institution de protocoles de soins opposables serait d'un apport non négligeable », recommande-t-il en citant le « nomadisme médical » qui doit être également combattu. Les pathologies qui reviennent cependant « chères » à la Cnas sont le diabète et l'hypertension artérielle. En tout, 26 maladies chroniques sont remboursées par la Cnas. Les soins à l'étranger ont considérablement diminué Concernant les prises en charge des assurés sociaux à l'étranger, le DG de la Cnas a expliqué que cette prise en charge est « exceptionnelle et transitoire » en attendant que nos structures de santé arrivent à un fonctionnement optimal pour « éliminer complètement ces prises en charge à l'étranger comme le dicte la stratégie de l'Etat ». C'est le ministère de la Santé qui décide de cette opportunité par le biais de la commission médicale nationale, dira-t-il, en rappelant que depuis dix ans, un nombre important d'Algériens se soignaient à l'étranger. Aujourd'hui, les transferts à l'étranger ont considérablement diminué grâce à la politique de santé de notre pays. Dans ce sillage, Haddam a affirmé que le contentieux financiers avec l'un des hôpitaux français est définitivement réglé. Enfin, Haddam a fait savoir que la Cnas envisage de souscrire à l'emprunt obligataire avec une somme de 50 milliards de dinars. Une décision qui doit être validée par son conseil d'administration.