Depuis le 18 juillet dernier, on recense en moyenne trois incendies par jour. Ils surviennent dans le périmètre forestier de la wilaya de Tipasa. Bien que la canicule qui leste lourdement le climat ces derniers jours soit un facteur aggravant de propagation des incendies, voire dans des cas un élément déclencheur potentiel, la main de l'homme, que ce soit par négligence ou intentionnellement, est souvent montrée du doigt. Selon des sources de la Conservation des forêts de la wilaya de Tipasa, il est des cas où un barbecue mal éteint ou même un mégot de cigarette jeté par négligence provoquent des feux de forêt. Souvent, c'est à la lisière des forêts ou dans les clairières fréquentées par les vacanciers que des sinistres pareils se produisent. « La proximité de ces endroits (lisières et clairières) des routes faciles d'accès permet plus ou moins de maîtriser facilement le foyer d'incendie avant qu'il ne prenne de l'ampleur », observe à ce propos Amel Mokrani, responsable au niveau de la Conservation des forêts de Tipasa. Cependant, les forestiers et les éléments de la Protection civile sont souvent appelés à intervenir dans des endroits difficiles d'accès. En effet et compte tenu du relief escarpé de la grande partie du couvert végétal de la wilaya, constitué notamment dans sa zone occidentale de massifs forestiers denses et de maquis accidentés, dans bien de cas, impénétrables, lutter contre les incendies relève d'une mission ardue. Et c'est dans les territoires de ce genre où les pentes peuvent atteindre les 90% que la vie florale et faunistique est des plus riches. Nuire donc à ce biotope qui se régénère difficilement et lentement, on risque, à la longue, de faire perdre à Dame Nature de sa superbe. Malheureusement, certaines personnes, mues par le gain facile, n'hésitent pas à employer la manière forte pour extraire le miel des ruches sauvages situées dans les massifs forestiers. Pour arriver à leurs fins, ils allument des feux pour que la fumée fasse fuir les abeilles. Même si l'on prend toutes les précautions nécessaires en utilisant des procédés pareils, on n'est jamais sûr de ne pas provoquer un incendie. Outre la chasse au miel, le défrichement des forêts pour en faire des parcelles agricoles ou pis, les utiliser pour ériger des constructions illicites, peut être une cause directe de la survenance d'incendies. « Bien qu'on recense en moyenne ces derniers jours trois incendies par jour, il n'en demeure pas moins que ce sont des foyers mineurs facilement maîtrisables », confie Amel Mokrani. Pour autant, une superficie totale de 252 ha a été parcourue par le feu du 1er juin au 1er août dernier. 151 ha représentent la surface des maquis détruits, contre 93,75 ha de forêts, dont la majorité est constituée de pinèdes.