Un marché juteux mais non organisé jusqu'à présent. « Seulement 10% des locations passent par les agences immobilières », a fait savoir Aït-Medjber Nacer, représentant de la Fédération nationale des agences immobilières du bureau d'Alger. Apparemment, cette option a de beaux jours devant elle, eu égard au manque d'infrastructures hôtelières et à leur cherté. Les locataires sont issus des différentes régions du pays, notamment du Sud. « Il est impensable que je reste à Ouargla en été. Chaque année, je loue avec ma petite famille un appartement à Bordj El Bahri pas forcément pied dans l'eau, puisque la plage ne m'intéresse pas mais il faut que ce ne soit pas loin de la mer, juste pour la fraîcheur. D'ailleurs, ma femme et ma fille ne sont pas adeptes de la baignade, mais elles profitent des balades en ville, au centre commercial, font des emplettes », dira Mohamed, directeur général retraité d'une entreprise publique. « Je loue chez la même famille depuis cinq ans, cela m'évite de chercher à chaque fois un locataire, d'ailleurs les deux familles sont devenues amies », poursuit-il. Ce n'est pas le cas de Sabrina et sa cousine Aïcha qui cotisent pour les frais de la location. Elles sont depuis le début du mois de juillet dans un niveau de villa à Boumerdès, à quelques encablures de la plage. « Pour la deuxième année consécutive, nous louons chez la même famille pour 120.000 DA le mois. Cette année, nous avons loué pour les mois de juillet et août », avoue Aïcha qui, elle aussi, préfère louer chez la même famille pour des raisons de commodités. « Les enfants vont à la plage, nous avons la fraîcheur, et les soirées sont très animées et la femme qui nous héberge nous accorde un tarif avantageux par rapport à d'autres », dit-elle. Et d'ajouter : « Je connais des familles qui passent chaque été au bord de la mer pour fuir les chaleurs du Sud. » Pour Aït-Medjber, le choix des lieux des vacanciers qui viennent du Sud « porte sur les côtes de Kabylie ». « Celles-ci attirent le plus de vacanciers parce que les habitants sont habitués aux touristes et sont plus ouverts. » Pour étayer ses propos, il dira que Bejaïa enregistre 14 millions de touristes par an. Pour Aït-Medjber, « l'essentiel pour les gens du Sud est d'être au Nord en été pour des raisons de climat. » S'agissant du nombre de familles qui se rendent dans les villes côtières, il dira qu'« il est impossible d'avoir des statistiques puisque toutes les transactions immobilières ne passent pas par les agences ». Une formule qui arrange les deux parties Les habitants des localités côtières louent leurs appartements, aussi pour passer leur été ailleurs. C'est ce que affirme Aït-Medjber. « Les résidents des villes côtières louent leur maison pour deux raisons. D'abord, pour changer de décor parce qu'ils sont à longueur d'année au bord de la mer, et ensuite pour fuir l'augmentation des prix, notamment des produits alimentaires, durant la saison estivale. Ils sont contraints de dépenser au même titre qu'un vacancier. Ainsi, 90% des habitants des villes côtières qui louent leurs maisons le font pour ces deux raisons. » Il a également dévoilé une autre catégorie de locataires chez l'habitant. Ce sont les malades, les cancéreux plus précisément, qui ne peuvent pas effectuer des va-et-vient pour la radiothérapie et les contrôles, cela leur revient cher et c'est fatigant. « Ils sont des centaines de malades à louer à longueur d'année », dit-il. Généralement, ces malades viennent des wilayas du Sud où il y a un manque dans ce genre de soins. Cette formule est encouragée par l'absence de la culture du pensionnat en Algérie. Il est difficile de louer une chambre pour un jeune ou une jeune fille, d'après le représentant de la Fédération nationale des agences immobilières, bureau d'Alger. Concernant les prix de la location, ils oscillent entre 5.000 et 10.000 DA la nuitée dans un appartement, voire une maison ordinaire, et jusqu'à 20.000 la nuitée dans une villa avec piscine, selon notre interlocuteur, alors que location mensuelle est autour de 150.000 DA. Néanmoins, il est une formule très en vogue chez les propriétaires qui proposent dix jours pour une somme allant de 70.000 à 75.000, voire 100.0000 DA à des locataires différents. Si l'on veut louer pour un mois, faites le compte. Pas moins de 200.000 DA le mois. Il est à noter que toutes les maisons à louer sont équipées (literie, frigo, cuisinière, ustensiles de cuisine...) Pour Aït-Medjber, la location chez l'habitat doit être organisée. Selon lui, toutes les agences affiliées à la fédération travaillent dans la clarté, de manière professionnelle. Ainsi, toutes locations sont déclarées à la police. Il est également un mandat entre le propriétaire et l'agence immobilière. La location anarchique présente beaucoup de risques, selon lui, aussi bien pour le propriétaire que pour le client. A cet effet, il lance un appel aux agences immobilières pour travailler dans les normes pour se protéger et protéger le client.