Les Algériens revendiquent l'annulation de la taxe douanière imposée à la frontière par les Tunisiens. Trente dinars tunisiens à chaque sortie et entrée est un impôt de « trop », notamment pour ceux qui sont contraints de se rendre en Tunisie pour des raisons professionnelles. Cette disposition introduite dans le cadre de la loi de finances tunisienne pour 2014 a suscité la colère des citoyens. A Bitita, Tébessa, Oum Teboul et El Tarf, villes situées à la frontière unisienne, les citoyens sont montés au créneau pour contester cette taxe infligée aux automobilistes algériens. Les contestataires n'ont pas manqué d'interpeller les autorités algériennes pour appliquer le principe de réciprocité. « Nous avons interpellé le ministre tunisien du Tourisme depuis plus de trois ans pour supprimer cette taxe douanière exceptionnellement pour les Algériens, mais en vain. Nous ne pouvons pas imposer cela à un Etat souverain, mais nous l'invitons à tenir compte des sollicitations algériennes en ce sens », a déclaré, hier, Elyas Senouci, vice-président du Syndicat national des agences de voyages (Snav) à Horizons. Notre interlocuteur a souligné que des parlementaires algériens ont sollicité les autorités tunisiennes et algériennes pour trouver une solution à ce problème. Des personnes ont manifesté leur courroux, demandant, encore une fois, son abrogation dans le cadre du principe de « réciprocité », rappelle-t-il, notamment pour ceux qui effectuent des déplacements fréquents en Tunisie. Senouci a expliqué que seul le ministère des Affaires étrangères est habilité à engager des discussions avec les autorités tunisiennes autour de cette disposition. Pour illustrer ses dires, le vice-président du Snav a fait savoir que jusqu'au mois de juin dernier, environ 480.000 Algériens se sont rendus en Tunisie. Ce chiffre a forcément doublé en juillet et août, ajoute-t-il. C'est dire que la Tunisie constitue une destination prisée par les Algériens, surtout en période estivale. Lakhdar Benkhellaf, député du parti El Adala, vient d'adresser une lettre au ministre des Affaires étrangères, l'invitant à trouver une solution à cette problématique. « Au moment où les Tunisiens bénéficient de toutes les facilités de la part des autorités algériennes, le touriste algérien subit cette contrainte qui l'oblige à s'acquitter d'une taxe avant d'entrer sur le sol tunisien. Trente dinars tunisiens, c'est l'équivalent de 2.100 dinars algériens. Sachant que la somme est imposée uniquement aux Algériens », lit-on dans cette lettre que Benkhellaf a postée sur facebook. Avec cette taxe que chaque touriste doit payer, le gouvernement tunisien table sur une rentrée de 40 millions de dinars tunisiens (20 millions d'euros).