Le poste frontalier de Tabarka Les Algériens qui se rendent en Tunisie doivent s'acquitter d'une taxe douanière fixée à 30 DT à la sortie de ce pays. En effet, c'est une situation qui a obnubilé plus d'un parmi les habitués de la Tunisie, notamment les clandestins qui acheminent dans leurs voitures des touristes en Tunisie, depuis le territoire algérien. Se rendant au poste frontalier d'Om Teboul dans la ville d'El Kala, wilaya d'El Tarf, aucun véhicule n'a franchi la frontière algérienne, vers la Tunisie, avons-nous constaté sur place. Sauf ceux contraints par une obligation de rendez-vous médical et un nombre très réduit de conducteurs de semi-remorques. Cette taxe rappelons-le, devait entrer en vigueur le 1er du mois prochain, mais son application a été lancée le mois d'août écoulé où des milliers d'Algériens qui ont passé leurs vacances en Tunisie ont été contraints de payer à la sortie de la frontière de ce pays voisin, 30 DT, montant de la taxe douanière imposée par le ministre des Finances et le ministre du Tourisme tunisien. Hier, dimanche, à Oum Etboul, extrême poste frontalier Est de la wilaya d'El Tarf, les files d'attente ne reflètent plus cet engouement pour la Tunisie. Même si la saison estivale est achevée, il demeure néanmoins qu'il existe un autre genre de vacanciers qui préfèrent ce pays voisin en période plate, pour mieux profiter du séjour. Ceux-la, semblent bien réticents quant au franchissement de cette frontière, car cette taxe est un surplus, pas prévu dans le budget de leurs vacances. Arrivés au poste d'Oum Etboul, ces touristes algériens au volant de leurs voitures sont informés de l'obligation de s'acquitter à la sortie du territoire tunisien de 30 DT, montant d'une taxe douanière. Une mesure qui, outre d'avoir fait couler beaucoup d'encre dans les deux Etats, a fait des mécontents parmi les Algériens désireux se rendre en Tunisie. Les uns qui estiment que cette mesure est purement économique, mettent en avant la crise financière mais surtout sécuritaire prévalant chez nos voisins. «Le gouvernement tunisien veut remplir les caisses de son Trésor public, en imposant cette taxe aux Algériens, qui ont été les seuls et uniques touristes à avoir relancé le tourisme en Tunisie», ont-ils confié. Les autres voient en cette décision, une sorte de visa qui ne dit pas son nom. «Nous regrettons que l'Etat tunisien nous impose cette taxe, il aurait mieux fait d'instaurer un visa», ont déploré certains d'entre nos interlocuteurs. Mettant en avant les allers et retours des voitures et camions tunisiens, puisant le carburant algérien en toute impunité. Au moment où nous mettons sous presse, la tension des conducteurs des semiremorques est à son apogée, et une bonne dizaine d'entre eux qui s'insurgent contre cette prise de décision, ont barré le passage à tout véhicule tunisien entrant en Algérie, spécialement ceux qui font d'incessantes allées et venues pour prendre du carburant. Déplorant dans le même sillage l'indifférence des autorités algériennes, quant à une position de sa part. Une action motivée par une revendication, voire l'exigence d'une réciprocité dans les rapports entres les pays. Nos interlocuteurs ont rappelé la décision, il y a une semaine, des autorités libyennes qui ont fait payer aux ressortissants tunisiens 60 LYD à la sortie de leur territoire. Selon certains éléments de la douane algérienne au poste d'Oum Tboul, «le gouvernement tunisien est souverain dans la prise de ses décisions» En effet, la décision officielle des autorités tunisiennes pour l'application de mesures à tous les non-résidants est prévue pour le 1er octobre et que la dérogation à cette disposition réglementaire pour les ressortissants algériens est à l'étude, selon un responsable du consulat de Tunisie à Annaba. C'est dire que la situation prévalant au niveau de la frontière tuniso-algérienne reflète un cafouillage, généré non seulement par l'imposition de cette taxe douanière, mais surtout par son application irrégulière, du moins pour le moment. Rappelons que la même situation est vécue par les Algériens se rendant en Libye, d'où un visa leur est imposé, alors que les Libyens entrent en Algérie sans visa.