Des députés yéménites ont voté, samedi dernier à Sanaa, en faveur de la mise en place d'un Conseil supérieur décidée par les rebelles d'Ansarullah dits Houthis, fin juillet. Ces derniers avaient rejeté un plan de paix proposé par l'ONU pour mettre fin à la guerre. Selon des sources parlementaires, 91 des 301 députés ont participé à la session convoquée par les rebelles et ont voté tous en faveur du Conseil, alors que des rebelles armés étaient présents à l'assemblée. Des sources politiques et de sécurité à Sanaa affirment que des députés avaient été forcés de participer à cette session sous la menace des rebelles. Il s'agissait de la première session parlementaire depuis la fuite du président Abd Rabbo Mansour Hadi, en Arabie saoudite en mars 2015. Le président en exil a jugé que la tenue de cette session constituait une « violation » de la Constitution et un « crime punissable par la loi » dans des propos relayés par le site internet de l'agence sabanews.net. « Quoi qu'il arrive lors de cette réunion, cela n'a pas d'effet juridique et ne peut pas être mis en œuvre », a-t-il insisté. Selon la Constitution, un quorum -soit plus de 150 députés- est requis pour un vote au Parlement. L'émissaire de l'ONU Ismaïl Ould Cheïkh Ahmed, qui a suspendu les pourparlers de paix la semaine dernière, a jugé que le Conseil supérieur constituait une « grave violation » de la résolution 2216 de l'ONU qui appelle notamment les Houthis à se retirer de la capitale Sanaa. Sur le terrain, la guerre fait rage, la coalition arabe intensifiant ses raids contre les positions des rebelles. Cette Alliance dirigée par l'Arabie saoudite a été accusée, hier, par l'ONG Médecins sans frontières (MSF) d'avoir bombardé une école tuant dix enfants. « Nous avons vu 10 enfants morts et 28 blessés, tous âgés de moins de quinze ans et victimes de frappes aériennes sur une école coranique à Haydan », dans le nord du Yémen, a indiqué une porte-parole de MSF, Malak Shaher, en précisant que le bombardement avait eu lieu samedi. L'Unicef a confirmé qu'un bombardement aérien avait touché cette école dans le nord du Yémen, tuant plusieurs enfants âgés de 6 à 14 ans. Mais la coalition arabe a affirmé avoir frappé un centre où les rebelles entraînaient des enfants au combat dans la région de Saada, fief des Houthis. « Ils (les rebelles) utilisent des enfants comme recrues », a indiqué le général saoudien Ahmed Al-Assiri en démentant qu'une école ait été la cible de la coalition.