Le Front Polisario a appelé l'ONU à prendre des sanctions immédiates contre le Maroc afin d'empêcher l'aggravation de la situation au Sahara occidental occupé, théâtre de violations à l'égard de la population sahraouie, avec des conséquences désastreuses. Dans une lettre adressée au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, le président de la République arabe sahraouie démocratique, secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, a indiqué qu'« en date du 11 août 2016, les forces d'occupation marocaines ont procédé au Sahara occidental et à plusieurs reprises, à traverser le mur militaire marocain vers la zone d'Alguergarat, située dans le secteur de la 1re Région militaire sahraouie ». Il a ajouté que « les forces marocaines ont mobilisé des unités militaires, en violation de la zone en question, soutenues par des unités mobiles de transport et de génie militaire, appuyées par une reconnaissance aérienne ». Exprimant sa disponibilité à coopérer avec l'ONU pour garantir la sécurité dans la région, il a soutenu que « toute argumentation présentée par l'occupant marocain pour ces agissements demeure infondée et rejetée ». Car, précise le président sahraoui, « de tels comportements s'inscrivent dans le cadre de l'escalade systématique du Maroc, dont le dernier exemple fut l'expulsion de la composante civile de la Minurso, dans un précédent dangereux, visant à saper le mandat de la mission et une atteinte aux décisions et aux pouvoirs du Conseil de sécurité des Nations unies ». Le Maroc persiste également dans ses violations des droits de l'homme et ses pratiques coloniales répressives contre les civils sans défense, dont l'assassinat du jeune Sahraoui Mohammed Fadel Hnan, à Dakhla (territoires occupés du Sahara occidental), en date du 10 août 2016. « A travers cette nouvelle initiative, le Maroc tente de dissimuler la réalité de son rôle capital, en sa qualité de plus grand producteur et exportateur de stupéfiants dans le monde, en inondant la région de drogue, et dans le financement et l'encouragement des gangs du crime organisé et des groupes terroristes », a estimé le président sahraoui. Le Front Polisario avait déjà averti que l'absence de pressions directes contre l'Etat marocain de la part de la communauté internationale sur cette approche intransigeante et aventureuse pourrait se traduire comme un feu vert au Royaume pour procéder à une nouvelle agression militaire contre le peuple sahraoui.