Dans l'histoire des grandes révolutions marquantes, l'éternel Novembre a contribué à la marche en avant de l'humanité débarrassée du fardeau du colonialisme génocidaire. Plus de 60 ans après le déclenchement de la lutte de Libération nationale, la Journée du moudjahid célébrée, hier, sur les hauteurs de l'historique Ifri Ouzellaguen, sous le signe des retrouvailles de la Soummam, la Révolution algérienne tire, aujourd'hui, sa pertinence des défis colossaux posés par le terrorisme destructeur et le processus de démembrement des Etats nationaux faussement légitimé par le « printemps arabe ». De l'Irak à la Syrie, en passant par la Libye, la dérive chaotique et sanglante a été précisément évitée par l'Algérie de la résistance puisée dans les fondations de l'Etat novembrien. A l'épreuve de l'assaut néocolonial, à visage religieux, le bastion algérien a révélé la véritable nature du nouvel ordre international qui représente une menace tangible pour la souveraineté des peuples chèrement acquise. « Mon plus grand souhait est que ce double anniversaire du 20 Août 1955 et du 20 Août 1956 puisse offrir à notre peuple l'opportunité de consolider notre effort commun face aux défis qui se posent aujourd'hui, par une plus grande vigilance pour préserver la sécurité de l'Algérie et un travail sérieux et assidu pour construire son économie. En un mot, être à la hauteur des sacrifices de nos chouhada et moudjahidine et poursuivre leur combat pour l'édification de l'Algérie dont ils ont toujours rêvé : une Algérie digne et fière », a fort opportunément rappelé le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, dans un message lu en son nom à Bejaïa par le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi. Ce sont assurément les acquis de la liberté et du progrès qui sont au cœur de la bataille de la consolidation d'un Etat moderne et d'une économie forte à la hauteur des aspirations de l'« Algérie de la dignité » rêvée par la génération des libérateurs et léguée à la génération des bâtisseurs instruits des « fautes de gestion commises » lors du choc pétrolier des années 1980 et engagés dans le renouveau national et démocratique. De la réconciliation nationale imprégnée des valeurs novembriennes de tolérance, aux réformes constitutionnelles incontournables, destinées à la modernisation de l'Etat national, le bond qualitatif structure les conquêtes politique, économique et sociale indéniables. Le récent rapport du Pnud plaçant l'Algérie dans le peloton des 54 pays à « développement humain élevé » est un indicateur précis des avancées qui restent à conforter par le challenge d'une économie concurrentielle diversifiée. « Tel est le combat que vous êtes appelés à mener, Algériennes et Algériens, enfants de notre chère patrie, en mobilisant vos énergies et vos compétences, comme l'ont si bien fait vos aînés après le Congrès de la Soummam jusqu'à ce que le drapeau algérien ait été hissé haut, un certain 5 juillet 1962 », a souligné le président de la République.