Longtemps considérée comme simple espace de détente estivale, la mer est pourtant présente durant toute l'année et ne bouge pas. C'est nous qui lui tournons le dos, qui refusons de la regarder, de la prendre, le reste de l'année. Pourtant, ce n'est pas seulement le domaine réservé aux pêcheurs et à quelques rares plaisanciers, ayant les moyens de prendre le large quand ils le voudraient. Avec plus d'un millier de kilomètres de côtes, l'Algérie est gâtée par la nature, même si on n'en profite pas comme il se doit, faut-il le reconnaître. En décidant de lancer des navettes maritimes reliant quelques villes du littoral à la capitale, les responsables du secteur des transports entendent rattraper les retards en la matière. Même si la formule actuelle reste perfectible, puisque les bateaux assurant ces liaisons ne sont pas conçus pour transporter des véhicules, encore moins naviguer dans toutes les conditions climatiques, c'est toujours bon à prendre et c'est mieux que rien. Ces liaisons maritimes, exclusivement estivales, permettent aux Algériens de découvrir leur mer, d'en apprécier la beauté et de rompre avec les vieilles habitudes, les embouteillages et tous les soucis de stationnement et autres tracasseries. La formule prendra le temps qu'il faudra pour s'imposer dans les habitudes des Algériens. Mais force est d'espérer que cette formule soit généralisée pendant toute l'année, avec des bateaux à même de naviguer dans toutes les conditions climatiques et pouvant transporter des véhicules et des biens, comme cela se fait quotidiennement dans d'autres pays. Cela aura le mérite de soulager grandement les automobilistes et les routes qui sont constamment encombrées. Il devrait en être de même pour l'autre formule devant bientôt entrer en vigueur et concernant les bateaux-restaurants. Ces derniers seront gérés par des investisseurs privés et devraient offrir un produit tout à fait nouveau pour les consommateurs algériens qui n'ont pas, est-il constaté, beaucoup de choix en matière de restauration. En réconciliant les Algériens avec leur mer, les responsables du secteur des transports pourraient leur proposer une alternative fiable et viable pour en finir avec les éternels embouteillages et offrir un nouveau moyen de transport public, qui viendrait s'ajouter aux autres déjà en place, en vue de limiter, un tant soi peu, l'usage des véhicules personnels, avec tout ce que cela implique comme économies, mais aussi comme contribution à la réduction des sources de pollution.