Photo : Mohamed Flici. A la veille du sixième round des pourparlers entre le Front du Polisario et le Maroc, et à quelques semaines de la tenue de la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies sur la question, le président sahraoui est monté au créneau pour appeler la communauté internationale à respecter ses engagements. Le défilé des troupes de l'armée sahraouie qui s'est déroulé hier à Tifariti, dans le territoire libéré, célébrant le 35e anniversaire de la Rasd, a donné au président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, une tribune de choix pour appeler les «pays influents» à exercer des pressions, voire même imposer des sanctions au gouvernement marocain, pour mettre fin au conflit qui menace la paix dans la région. «Il est impossible de garantir la stabilité dans le royaume marocain et dans la région sans résoudre le conflit du Sahara occidental», a-t-il expliqué, en indiquant que son gouvernement attend toujours la mise en œuvre par l'Onu, via la Minurso, du référendum sur le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. «Nous demandons à l'ONU de respecter, sans plus tarder, ses engagements visant à décoloniser le Sahara occidental et protéger nos citoyens dans les territoires occupés devant la répression, les arrestations et les enlèvements pratiqués par les autorités marocaines» a-t-il poursuivi, non sans avoir, au préalable, insisté sur l'urgence d'élargir le mandat de la Minurso, d'élargir «immédiatement» tous les prisonniers politiques sahraouis et d'éclaircir la situation des 651 disparus sahraouis. Du haut se sa tribune, M. Abdelaziz a appelé le gouvernement espagnol, en tant que «puissance» juridiquement responsable du territoire, à «assumer sa responsabilité» en assumant son devoir et son engagement à décoloniser les terres sahraouies et permettre à son peuple d'exercer son droit à l'autodétermination. Au «berceau des droits de l'homme», la France, il demande la fin du soutien à la «thèse» expansionniste marocaine et la prise en considération des aspirations du peuple sahraoui qui, faut-il le souligner, a envahi hier la grande esplanade pour prendre part à un rendez-vous majeur auquel ont pris part, en sus des représentants des institutions politiques du pays, une soixantaine de représentants des pays ayant officiellement reconnu la Rasd, des ambassadeurs, la représentante en Algérie de l'Union africaine. Les présents ont découvert hier la professionnalisation manifeste de l'armée sahraouie.