Malgré l'indignation de la communauté internationale qui considère la colonisation, comme un obstacle majeur à la paix, Tel-Aviv fait fi de la légalité internationale tout en adoptant la politique du fait accompli. Lundi dernier, l'ONU a, une fois encore, dénoncé — sans pour autant intervenir — une « poussée » de la colonisation israélienne en Cisjordanie et à El-Qods depuis la publication fin juin du rapport du Quartette sur le Proche-Orient qui juge que la poursuite de la colonisation mine toute initiative de paix. L'envoyé spécial de l'ONU au Proche-Orient, Nickolay Mladenov, a reconnu devant le Conseil de sécurité que les recommandations (du Quartette) continuent d'être bafouées, y compris par une poussée des annonces par Israël liées à la colonisation et la poursuite des démolitions d'habitations palestiniennes. Mladenov a rappelé que les colonies, ces implantations civiles israéliennes sur des terres occupées depuis 1967, étaient illégales au regard de la loi internationale. Le gouvernement israélien a déjà prévu la construction de plus de 1.700 logements dont plus d'un millier à El-Qods-Est. « Comment la construction de 1.700 logements pourrait-elle rapprocher les deux parties d'une paix négociée, préserver une solution à deux Etats, donner de l'espoir à la population palestinienne et améliorer la sécurité d'Israël », s'est-il interrogé. Le diplomate a fait savoir qu'Israël prépare aussi une possible saisie de terres en Cisjordanie, pour relocaliser les habitants de la colonie sauvage d'Amona. Outré par le cynisme de l'administration israélienne, le responsable onusien a qualifié cette violation d'initiative qui « établirait un précédent ». Il a demandé à Israël de renoncer à sa politique expansionniste et de revenir sur ses décisions, estimant que tous ces projets créeraient essentiellement de nouvelles colonies illégales. « Soyons clairs », a-t-il ajouté. « Aucune acrobatie juridique ne peut changer le fait que ces postes avancés — qu'ils soient « légalisés » selon la loi israélienne ou non (...) — demeurent illégaux au regard des lois internationales », dira Mladenov, qui n'a pas manqué de dénoncer des destructions de logements habités par des Bédouins dans le sud de la Cisjordanie (Zone C), notamment à Susiya. Cette spoliation, contraindrait ces communautés à fuir leurs terres. De l'avis du diplomate onusien, cette démolition créerait un précédent dangereux et renforcerait l'idée qu'Israël vise une annexion de facto de la Zone C.