Les soulèvements sont une tempête orchestrée depuis Tel Aviv sous la supervision de Washington. Le président yéménite Ali Abdallah Saleh, contesté par des manifestations populaires depuis le 27 janvier, avec des manifestations à Sanaa, Taëz, au sud de la capitale, et surtout à Aden, dans le sud du pays, accuse Israël et les Etats-Unis d'orchestrer la révolte arabe. Les soulèvements qui agitent le monde arabe «de Tunis au sultanat d'Oman (...) sont une tempête orchestrée depuis Tel-Aviv, sous la supervision de Washington» dit-il ajoutant que les protestations au Yémen, où l'opposition organisait hier, une manifestation massive à Sanaa, «ne sont qu'une tentative d'imiter» les soulèvements dans les autres pays arabes. Tout en assurant que «le Yémen n'est pas la Tunisie ni l'Egypte, et que le peuple yéménite est différent», il multiplie les mises en garde contre une partition du pays si son régime venait à tomber. «Le Yémen sera divisé, non pas en deux parties comme dans le passé, mais en quatre parties» dit-il prenant le soin de tirer à boulets rouges sur ses opposants qui réclament la chute de son régime. «Ils ne pourront pas gouverner pendant une seule semaine, j'en suis certain» dit-il. Contesté par Al-Qaïda, bien implanté dans le Sud-Est, les séparatistes qui veulent rétablir un Etat indépendant dans le Sud et une rébellion de zaydites (chiites) dans le Nord, Ali Abdallah Saleh se demande «qui est en train d'agiter les jeunes, de leur verser de l'argent et d'organiser leur transport en bus» vers les lieux de manifestations. Même la haut commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, se mêle. Elle l'a mis en garde contre toute «répression violente des manifestations», estimant que le peuple avait le droit d'exprimer sa «récrimination» dans le respect des lois internationales». Une manifestation massive a envahi hier, le centre de Sanaa, à l'appel de l'opposition, pour réclamer le départ du président yéménite. «Ceux qui sont responsables de la sécurité publique doivent comprendre que leurs actions sont gouvernées par le droit international et qu'ils peuvent être tenus responsables personnellement s'ils s'en écartent», a mis en garde Navi Pillay.