L'Algérie abrite, depuis hier, un atelier international sur le rôle de la démocratie dans la lutte antiterroriste. L'intitulé est, en soi, révélateur, dans la mesure où démocratie et terrorisme sont antinomiques. En effet, l'un exclut l'autre. Cette rencontre est une occasion pour passer en revue l'expérience de l'Algérie en la matière. Un exemple unique, puisque notre pays a été le premier à avoir affronté, seul, avec les moyens du bord, ce phénomène devenu planétaire. La démarche algérienne s'est articulée autour de deux axes principaux : lutte contre le terrorisme et les motivations idéologiques extrémistes qui le sous-tendent, et consolidation de la jeune démocratie participative et inclusive. Du point de vue algérien, la logique d'exclusion est l'une des principales caractéristiques du terrorisme. C'est pourquoi il est important d'encourager les valeurs de tolérance, de dialogue et de coexistence. Cependant, un travail de fond est nécessaire pour lutter contre les idéologies et les comportements extrémistes, y compris le racisme, la xénophobie et l'islamophobie qui connaissent une évolution inquiétante dans certains pays occidentaux. Pour le ministre Abdelkader Messahel, la démocratie est « le meilleur rempart contre l'extrémisme violent et le terrorisme en ce qu'elle permet de révéler aux yeux de la population les dangers que ceux-ci véhiculent, de les isoler, de les marginaliser et de les faire rejeter définitivement ». La solution sécuritaire ne peut, à elle seule, venir à bout de cette hydre barbare qui ne connaît ni frontières ni limites dans l'horreur. C'est pourquoi, le ministre algérien prône une stratégie qui tienne compte de la lutte contre les facteurs d'exclusion, de radicalisation et de marginalisation, mais aussi le respect de la liberté d'expression et des libertés individuelles et collectives. Alors que la démocratie joue un rôle déterminant dans la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme religieux sur le plan interne, au niveau international, la politique de « deux poids, deux mesures » qui prévaut dans la définition du terrorisme ainsi que l'interventionnisme érigé en doctrine génératrice de chaos et de désordre sont des éléments favorables aux groupes terroristes. Ils créent des situations inextricables, transformant les zones ciblées, comme la Syrie et la Libye, en terreau idéal pour tous les extrémistes. La communauté internationale doit, d'abord, faire preuve de sincérité dans sa démarche globale de lutte contre le terrorisme.