«L'Algérie organise un Atelier international sur » 'Le rôle de la démocratie dans la prévention et la lutte contre l'extrémisme violent et le terrorisme'qui se tiendra les 7 et 8 septembre 2016, à Alger (Palais des Nations, Club des Pins)» C'est ce que dit un communiqué du ministère des Affaires étrangères, ce qu'a annoncé dimanche Abdelkader Messahel. «Cette rencontre participe de l'effort que l'Algérie consent, selon ses moyens, dans la lutte internationale contre l'extrémisme violent et le terrorisme», lit-on. Rencontre qui, est-il encore noté, intervient dans le sillage des récentes rencontres organisées par l'Algérie également qui avaient porté respectivement sur l'expérience algérienne en matière de dé-radicalisation ainsi que sur le rôle d'internet et des réseaux sociaux dans la lutte contre le cyber-terrorisme. Le MAE rappelle que l'Algérie est membre fondateur au sein du Forum mondial de lutte contre le terrorisme (GCTF) qu'elle co-préside avec le Canada et le Groupe de travail sur le Sahel. A ce titre, entre autres, de par cette initiative et tant d'autres, «l'Algérie entend partager son expérience dans la construction de la démocratie en tant que dynamique de renforcement de l'Etat de droit, de promotion des droits de l'homme et des libertés individuelles et collectives, de renforcement de la cohésion et de l'unité nationales et de facteur d'isolement, de marginalisation et de rejet des discours extrémistes et de lutte contre les logiques de l'exclusif et de l'exclusion». Pour les organisateurs, «la tenue de cet atelier international sur un thème aussi important dans la conjoncture internationale actuelle se veut une contribution de l'Algérie à l'effort de la communauté internationale dans la lutte contre l'extrémisme violent et le terrorisme». Il est précisé que «l'Algérie n'a eu de cesse de conjuguer la fermeté dans la lutte contre le terrorisme et ses motivations idéologiques extrémistes et son attachement à la consolidation de sa jeune démocratie en tant que voie de réconciliation nationale et de rejet des idéologies qui alimentent la logique de l'exclusion et de l'exclusif». Le ministère fait savoir que «cette importante manifestation regroupera des hauts fonctionnaires et des experts représentant les membres du Forum global de lutte contre le terrorisme, les membres du Conseil de sécurité de l'ONU, les pays du Sahel, les Nations unies, l'Union africaine, la Ligue des Etats arabes, l'Organisation de la Coopération islamique, l'Union européenne et les principaux organismes internationaux et régionaux en charge de la lutte contre le terrorisme». «Le pacte consensuel du vivre ensemble» L'objectif, est-il noté, est de dégager un maximum de bonnes pratiques pouvant servir «de sources d'inspiration aux uns et aux autres dans la lutte contre le phénomène de l'extrémisme violent et du terrorisme, dans le respect de l'Etat de droit et la démocratie» et «de références à toute action devant contribuer au renforcement de la démocratie en tant que pacte consensuel du vivre ensemble et de la coexistence entre tous les membres de la société et de rempart contre les idéologies et comportements extrémistes qui menacent les fondements des sociétés, leur stabilité et leur cohésion et mettent en danger la paix et la stabilité internationale». Dans sa note de conception de l'événement, le MAE indique que «l'une des principales caractéristiques des idéologies extrémistes qui alimentent et justifient aujourd'hui le terrorisme réside dans la logique de l'exclusif et de l'exclusion, se plaçant ainsi à contresens des valeurs civilisationnelles d'ouverture, de tolérance, de dialogue et de coexistence sur lesquelles reposent nos sociétés». Il estime ainsi que «la négation de l'autre et de ses opinions devient ainsi pour les tenants de l'extrémisme et du terrorisme la règle pour autant que ces opinions ne soient pas convergentes et n'accommodent pas leur propre philosophie, ses fondements et ses objectifs politiques et idéologiques». L'Algérie affirme par la voix de son ministère des Affaires étrangères que «si elles ne sont pas prises en charge adéquatement et contrecarrées et combattues sérieusement, les idéologies extrémistes finissent par menacer non seulement les fondements de nos sociétés, leur stabilité, leur cohésion et leur harmonie, mais par mettre en danger la paix et la stabilité internes et internationales et par engendrer des cycles de terrible violence destructrice». Elle rappelle que «l'histoire récente du siècle dernier avec le nazisme et le fascisme ainsi que les drames que vivent certains pays depuis quelques années maintenant confortent cette triste réalité». Elle recommande que «dans la lutte que mène la communauté internationale dans son ensemble contre le terrorisme, la lutte contre les idéologies et les comportements extrémistes, y compris le racisme, la xénophobie et l'islamophobie qui connaissent des remontées dangereuses dans un nombre de pays développés en particulier, s'impose de plus en plus comme une nécessité incontournable et une dimension fondamentale de l'engagement de nos pays contre ce fléau meurtrier et destructeur». Elle fait alors valoir «comme souligné par le Sommet de Washington de février 2015 ainsi que celui de septembre de la même année», «l'importance de consacrer davantage d'efforts et de moyens à une meilleure compréhension des graves dangers que véhiculent ces idéologies pour nos sociétés, leur cohésion et leur stabilité ainsi que l'impérieuse nécessité de les combattre dans le respect des lois nationales et de la légalité internationale». «Ne pas succomber à la tentation sécuritaire» Il est expliqué que «le combat contre le terrorisme et ses soubassements idéologiques extrémistes et exclusifs est un combat pour la protection et le respect de l'Etat de droit et des garanties fondamentales que celui-ci reconnaît à chaque citoyen et consacre par la force de la loi dans le cadre d'institutions démocratiques reposant sur la volonté souveraine du peuple et sur la légitimité issue des seules urnes. L'Etat de droit et la démocratie s'imposent parmi les principaux remparts contre les idéologies extrémistes et leurs expressions violentes. Ils sont les véritables garants de la pérennité des valeurs universelles qui unissent nos peuples, nos pays et la communauté internationale dans son ensemble». C'est, dit le communiqué du MAE, «dans cet esprit que s'inscrit l'initiative de l'Algérie d'organiser cet Atelier» duquel elle attend «un large échange de vues sur le rôle de la démocratie dans la lutte contre l'extrémisme violent et le terrorisme à travers la présentation des expériences nationales en la matière, et avec l'objectif de dégager un maximum de bonnes pratiques pouvant servir de sources d'inspiration aux uns et aux autres». Ces résultats sont pour l'Algérie «d'autant plus importants que la lutte contre le terrorisme et contre les idéologies extrémismes qui le sous-tendent met à rude épreuve l'exigence de ne pas succomber à la tentation sécuritaire, exige de mieux définir les instruments de lutte dans le respect permanent de l'Etat de droit et impose de continuer à favoriser le renforcement de la démocratie en tant que meilleur pacte consensuel du vivre ensemble et de la coexistence entre tous les membres de la société».