Déclinés sous le thème « Escale picturale », ces tableaux sont peints à l'huile, de moyen format, dans le genre abstrait. « La production de Fatiha Bisker, on se sent accueilli en ami, presque en confident. D'emblée, on se sent emporté par une aura d'aise lumineuse », commente Abderrahmane Djelfaoui, dans le préambule d'un livret consacré à une exposition réalisée dernièrement par Fatiha Bisker, au Palais de la culture. Dans les œuvres de Fatiha Bisker, le visiteur comprend aisément le message que lui renvoient les peintures. A ce sujet, elle s'explique : « Dans cette nouvelle collection, j'ai voulu sciemment intégrer d'anciens à de nouveaux tableaux, parce qu'il y a une continuité dans le travail de recherche et d'expression. J'utilise la peinture comme un langage, et donc j'ai tendance à faire dialoguer les œuvres et dialoguer moi-même avec ces œuvres. » Fatiha Bisker dresse son propre regard sur le monde. Certaines œuvres telles « L'eau songe » (le tableau le plus cher), « Planète source », « Aqua blue » ou encore « La traversée » évoquent des paysages de la mer, manifestés astucieusement par des outils simples de la peinture. A travers cette remarquable collection, Fatiha Bisker invite au voyage. Le visiteur découvre et s'interroge à la fois, sur l'expression des toiles proposées par Fatiha Bisker. Cette dernière utilise, dans son travail de recherche et de création, des couleurs chaudes comme le bleu, le rouge et le jaune. Alors que d'habitude, les œuvres abstraites sont peintes en noir et blanc ou encore des couleurs froides. « Ce choix est personnel », affirme Fatiha Bisker avant de poursuivre : « Quand je peins, je découvre la peinture, le travail, l'expression, le langage. Ce dernier n'est pas imposé, mais plutôt découvert. J'ai appris, avec le temps, à m'arrêter dès que je sens le langage forme un ensemble harmonieux. » En parcourant cette collection, on s'aperçoit que Fatiha Bisker rend un hommage particulier, dans l'un de ses tableaux, à la Palestine, une manière à elle de soutenir la cause palestinienne. Pour elle, l'invasion de la Palestine a permis à sa population de s'exprimer plus librement, ils ont d'ailleurs atteint un niveau d'expression personnel culturel, et humain, qui fait disparaitre les côtés politiques et arbitraires, que peut imposer un Etat. Tout comme moi, j'essaye, en tant qu'artiste, de me libérer des carcans et des arbitraires », précise-t-elle. Fatiha Bisker est née en 1947. Elle était journaliste à Algérie Actualité et Horizons, et artiste peintre, et travaille en Algérie. Elle a étudié à l'école nationale des beaux-arts d'Alger. Elle a participé à de nombreuses expositions collectives à travers l'Algérie et aux manifestations organisées, dans le cadre de la célébration de la journée de la femme à Alger, Oran, Sidi Bel-Abbès, par la fédération des travailleurs de la culture. Elle souhaite exposer son œuvre à l'étranger. En projets, Fatiha Bisker envisage d'écrire un recueil de poésie qu'elle compte illustrer avec des fresques. Cette même démarche a été déjà proposée par l'artiste peintre en 2014, qu'elle a mis sur les réseaux sociaux.