Couleurs ■ Fatiha Bisker expose jusqu'au 28 février une série de peintures à la galerie Baya du palais de la culture Moufdi-Zakaria, placée sous le thème de «Emotion plurielle». C'est de l'Emotion plurielle, perceptions poétiques, intimes, puisées du plus profond de son être que Fatiha Bisker a semé sur une soixantaine de ses toiles et que l'on peut voir au niveau du Palais de la Culture. Fatiha Bisker à l'âme juvénile, fragile et forte, au regard lisse et une voix qui n'a pas perdu de sa douceur. C'est ainsi que nous l'avons rencontrée trois ou quatre fois dans la rédaction d'un journal. Car ce qu'il faut savoir, c'est que cette femme attachante, a eu un parcours journalistique dont nombre de personnes s'en souviennent. Et de surcroît à Algérie Actualités, un hebdo dont la trempe rédactionnelle fait encore figure d'exemple. Artiste peintre, elle l'a toujours été, une vocation qui reprend sa place dans la vie de l'artiste, puisqu'elle revient avec un travail artistique d'où se dégage la recherche de soi alliée à une perception d'étrange que tout artiste porte en soi. Qui mieux que la galerie Baya – elle-même dédiée à une femme – peut accueillir sur ses cimaises la face poétique et les soliloques intérieurs de Fatiha Bisker ? L'émotion est à fleur de peau chez la plasticienne, c'est ainsi qu'elle a vécu la création de ses toiles. Le secret, la confidence prennent des formes et des tons sombres ou de lumière. C'est ce langage en aparté, en tête à tête avec «son» inspiration tout au long de la gestation, qu'elle a concrétisé, donnant une peinture tantôt fugitive, tantôt tourmentée, où l'on pénètre des paysages, des cieux, des plaines marines qui ne sont que l'expression intime de l'artiste. Un hommage à la vie, à la nature, à la beauté des choses et un appel à l'espoir. La poésie est omniprésente, de même le rêve peint en bleu, la réflexion. Tout est en étroite corrélation faisant référence aux émotions et la rumeur intime, avec cette pointe énigmatique faisant de toute l'œuvre un chant étrange et beau. Ses toiles sont peintes également en rouge, couleur de la passion, d'amour, mais aussi du danger, d'autres sont peintes en noir, en orge, en jaune ou encore en marron. «Espace et la plume» est un tableau de prédominance rougeâtre qui explore l'univers de l'écriture dans un style abstrait. «Lumière matinale» est une mosaïque de couleurs aux tonalités jaunâtres qui célèbrent le lever du soleil... Enfin, les toiles de la plasticienne sont peintes avec une étonnante délicatesse, donnant à son œuvre une touche extraordinaire, onirique. S'exprimant sur son exposition, Fatiha Bisker indique : «J'ai intitulé cette exposition «Emotion plurielle», car la peinture est «un océan d'émotion, une avalanche de sentiments indomptables et toute une vie abstraite à raconter à travers le pinceau.» C'est dans las années 70 que Fatiha Bisker a fait l'Ecole des beaux arts d'où elle en est sortie diplômée et dont le maître n'a été que M'hamed Issiakhem. A rappeler qu'il lui a été décerné une médaille d'or au concours des affiches destinées aux Jeux olympiques de Munich en 1972. Un temps d'études auprès de Louis Bernard, artiste peintre français, et une collaboration avec Houria Saïhi pour la réalisation d'un documentaire s'inscrivent également dans le parcours professionnel de Fatiha Bisker.