Mostaganem, côté mer, s'est agrandie au fil du temps. Des efforts palpables ont été consentis dans le secteur de l'hôtellerie, avec l'apport du privé qui ne lésine pas sur les moyens pour apporter confort et bien-être aux touristes. Ces derniers affluent en nombre des villes avoisinantes, mais aussi de l'est et du centre du pays et même du Sud. Mosta, comme on aime plutôt à l'appeler, est très fréquentée par des familles qui s'offrent des séjours d'une dizaine ou quinzaine de jours. Voire parfois même plus. Dans la ribambelle d'infrastructures érigées récemment, il y a l'embarras du choix. N'étaient l'entretien, le civisme et une véritable politique des prix qui font défaut, cette ville a de quoi séduire encore plus. A Mostaganem, comme partout dans les villes côtières, les Algériens établis à l'étranger sont fortement présents. Souvent, ils sont originaires de la région. Ils ne viennent pas que de France, ils ont loué leur habitation depuis l'Allemagne, l'Espagne ou encore l'Angleterre et même de pays arabes du Golfe. Les enfants souvent s'expriment dans la langue du pays d'où ils viennent. La langue maternelle, très peu. Ces familles sont enchantées par le paysage, la prestation de service et rentrent dans leurs frais au vu des prix pratiqués. Ils disent venir profiter beaucoup plus de la mer que de la ville à laquelle ils ne consacrent que peu de temps. Il leur est même donné le loisir de visiter les villes voisines, Oran, en prime. Des résidences aux noms évocateurs sont élevées le long de la côte. Elles se disputent le terrain encore vierge par endroits et rivalisent avec les villages côtiers aux petites plages familiales qui n'offrent qu'un seul avantage, celui d'être surveillées. Car là les jeunes ont toujours pignon sur sable. Ils louent parasols et chaises, souvent dans un sale état, au prix fort. Pas moins de 500 DA. Et comme ils occupent une grande parcelle de l'espace, il est difficile de planter son parasol lorsque vous n'avez pas oublié le vôtre. Ici, comme sur les Sablettes, Salamandre..., pas de douches, pas de toilettes, de cabines et pas de poubelles. Il faut alors dénicher l'endroit idéal, celui affrété par de jeunes exploitants, pour prétendre à une parcelle de plage, nettoyée, aménagée... au prix de 1.500 DA le nécessaire de plage. Et si l'envie de planter votre parasol vous prend, la négociation est dure à entreprendre. Les plus hardis font appel aux gendarmes, dont la brigade est implantée au-dessus de la grande plage des Sablettes. Leur intervention dissuade mais demain, on recommence. On va jusqu'à interdire la plage à une jeune émigrée vêtue d'un bikini, accompagnée de sa mère et de ses jeunes frères. Un prétexte tout trouvé et brigué, toute honte bue, pour empêcher la jeune estivante de bronzer sous son parasol. Là, les gendarmes sont demeurés fermes : « Elle a son parasol, elle peut le mettre là où ça lui chante. Quant à son maillot, il n'y a aucune interdiction à ce qu'elle en porte un. Celui qui a envie de ne pas regarder, il n'a qu'à se couvrir les yeux et changer de place, y compris pour les gérants de ce petit espace que vous êtes ! Personne ne vous empêche d'aller à la mosquée, alors laissez les gens nager tranquillos. » Faisant alors contre mauvaise fortune bon cœur, le groupe de jeunes exploitants laisse faire. Concession et libre location Mais n'est-il pas interdit la concession des plages ? Un gendarme rétorque que le jeune a eu l'aval de l'APC qui le lui loue, avec cet argument, les prestations de service offertes par le biais de l'attirail de mer : pédalo, embarcation et jet-ski. Une tournée au large vaut 7.000 DA. Et gare à celui qui vient nager dans la parcelle de mer bien délimitée, car les embarcations ont leur espace là aussi, avec pour justificatif l'évitement d'éventuels accidents qui pourraient survenir aux nageurs. Ces derniers sont invités à passer par-dessus la corde de part et d'autre, dans l'espace que ces concessionnaires se sont affrété. Les estivants poussés par la peur obtempèrent. Contre un peu plus de tranquillité, de sécurité et de propreté. Aux alentours, l'immense plage est jonchée chaque jour d'un peu plus d'immondices, entre cadavres de bouteilles, de cannettes et de sacs qui déclinent sous différentes dimensions et couleurs. Ils parsèment l'endroit et personne n'en a cure. Ils sont rares, les vacanciers, à emporter avec eux, enveloppé dans un sac, le reste de leurs victuailles. Un geste simple, ce réflexe qui manque tant, ne fait pas l'unanimité. On imite plutôt ceux qui, dans un mouvement nonchalant, laissent leur place jonchée de restes de nourriture ou les lancent sur la route depuis leur véhicule... Pourtant, tout autour de cette belle corniche, le bleu de la mer, le blanc immaculé des bâtisses et les coloris choisis par chaque résidence, au cachet innombrables le long de la côte, affrètent un cachet particulier à Mostaganem vue mer. Des infrastructures à l'architecture soignée. Des bungalows et des duplex à la conception moderne. Infrastructures haut standing aux intérieurs pourvus du nécessaire et du superflu. Cuisine équipée, ustensiles et services de table, salle de bain et sanitaires également, écran plasma, chambres aménagées, placards de rangement, terrasses et balcons fleuris, climatisation, le tout dans la propreté. Sans cafards ni moustiques. Des piscines, un restaurant, aires de jeux pour les enfants, espace de détente pour les adultes. Payer son confort Une caution est demandée au client en cas d'endommagement. Vérification oblige à la location et après le départ du client, et en la présence de ce dernier. Un cahier de doléances est mis à la disposition des locataires qui n'hésitent pas à signaler quelques manquements qui ne sont pas difficiles à solutionner. Tel le bon entretien du service des femmes de charge, pas du tout pris en compte. Notons que l'animation musicale programmée jusqu'à minuit est une bonne initiative mais les bruits et les cris des estivants résidents au-delà de cette heure est à prendre en compte sérieusement... et enfin veiller à la vérification de la literie ou de la robinetterie, car il peut y avoir des surprises après le départ de l'ancien occupant... Les propriétaires ont mis le paquet, certes, et cette contrepartie qui fait accepter les tarifs pratiqués pour une location d'un bungalow à 18.000 DA par jour, entre autres exemples... La fourchette étant dans ces tons-là. Et autour de ces infrastructures hôtelières, il y a une brochette de lieux de restauration qui offrent une panoplie de menus, jamais désemplis. Et pour animer les lieux, des espaces de jeu pour enfants, des circuits à dos de chameau ou de poney, des cérémonies de thé à la manière Sud, des séances de photos souvenirs avec des singes ou des chameaux. Photos encadrées pour pérenniser une image de vacances... Les plus hardis choisissent la nuit pour profiter du bain de minuit ou dormir carrément sur le sable, bercés par le bruit des vagues... La gendarmerie et la Protection civile veillent au-dessus de leur sommeil estival.