Les travaux du 17e Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du Mouvement des non-alignés (MNA) se dérouleront, aujourd'hui et demain, dans l'île touristique de Margarita, au nord-est du Venezuela, en présence des leaders et représentants de 120 pays membres de l'organisation dont l'Algérie. Organisée sous le thème « Unis sur la voie de la paix », cette rencontre intervient dans un contexte marqué par une multitude de défis politiques et économiques pour le Mouvement qui affronte l'exacerbation des conflits et des tensions dans un monde en pleine recomposition. La conjoncture est marquée également par les difficultés économiques croissantes auxquelles font face les Etats membres du mouvement. Durant ce sommet, les participants auront l'occasion de débattre du « nouvel ordre économique mondial », du « nouvel ordre de l'information », ainsi que de la« sécurité mondiale et les droits de l'homme ». Ce sommet sera également l'occasion de « raffermir » les positions du Mouvement sur les grandes questions de l'actualité internationale à la veille de la 71e session de l'Assemblée générale des Nations unies. Né durant la « guerre froide », le Mouvement des non-alignés est une organisation internationale regroupant une centaine d'Etats refusant alors de s'aligner sur l'un des deux blocs (soviétique/américain) durant cette période post-Seconde Guerre mondiale. La Conférence de Bandung, organisée en 1955 (Indonésie), qui avait réuni une trentaine de pays d'Afrique et d'Asie, avait constitué une étape importante vers la constitution du Mouvement des non-alignés. Après Bandung, le Mouvement a été concrètement créé lors de la Conférence de Belgrade en 1961 pour préserver l'indépendance des Nations : n'appartenir à aucun bloc militaire, condamner l'installation de bases militaires étrangères, défendre le droit des peuples à l'autodétermination et lutter pour un désarmement complet et général furent les principaux principes défendus par des hommes comme Nehru, Tito, Nasser. Lors de la Conférence d'Alger, tenue du 5 au 9 septembre 1973, le Mouvement avait initié un programme intitulé le « Nouvel ordre économique mondial » qui fut adopté par consensus lors de l'Assemblée générale des Nations unies le 6 décembre 1974. Ce programme propose des mesures concernant les matières premières, le financement du développement, l'industrialisation, les transferts de technologie et le contrôle des firmes multinationales. Les temps ont changé. Le mouvement saura-t-il prendre la mesure de ces bouleversements et se révéler à la hauteur des nouveaux défis ?