Amr Moussa annonce le report du sommet de la Ligue arabe, prévu le 29 mars à Baghdad à la mi-mai,- raison évoquée : les émeutes et les manifestations qui secouent depuis décembre le Proche-Orient et l'Afrique du Nord - et qualifie de «tragique» et d'«inadmissible» la situation en Libye. «Nous ne pouvons l'accepter» dit-il aux ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe, dont Mourad Medelci, réunis au Caire pour rejeter toute intervention militaire étrangère contre le régime de Mouammar Kadhafi, une option envisagée par les Occidentaux après que les violences ont déjà fait 6000 morts, dont 3 000 dans la seule ville de Tripoli, 2.000 à Benghazi et 1.000 dans d'autres villes, selon le porte-parole de la Ligue libyenne des droits de l'homme, Ali Zeidan. « La situation en Libye est catastrophique, et nous ne devrions pas l'accepter (...). Les vies arabes ont de la valeur » déclare M. Moussa lors de cette réunion, à laquelle participaient des ministres ou des représentants des 22 membres de la Ligue arabe. Outre ce rejet, la ligue a apporté son soutien «à l'unité et à la sécurité du territoire libyen» explique Hicham Youssef son chef de cabinet, à l'ouverture de la session ordinaire des ministres arabes des Affaires étrangères, consacrée à une évaluation de « l'évolution de la situation dans la région marquée par un mouvement de protestations populaires appelant au changement et à la réforme » et aux évènements en Libye et la préparation du prochain sommet arabe de Baghdad, dont un des points portera sur le choix du premier responsable de l'organisation panarabe. Selon Amr Moussa, la situation qui prévaut dans certains pays arabes est « historique » car elle traduit une chose : les peuples veulent «prendre en main » leur destinée dans un cadre démocratique.