Alger abrite à partir d'aujourd'hui jusqu'au 28 du mois en cours la 15e édition du Forum international de l'énergie (IEF15). Plus de 72 pays producteurs et consommateurs de pétrole et de gaz vont participer à cette session qui aura lieu au Centre international des conférences d'Alger sous le thème principal « Transition énergétique mondiale : un rôle échangé pour le dialogue énergétique ». Une réunion importante à plus d'un titre, car elle intervient dans un contexte économique particulier caractérisé par la déstabilisation du marché énergétique, particulièrement du pétrole. Importante également du fait qu'elle sera suivie d'une rencontre informelle des pays membres et non membres de l'Opep au cours de laquelle un consensus devra être dégagé pour stabiliser le marché de l'or noir. Des négociations de haut niveau sont attendues avec l'objectif de solutionner la problématique de la surabondance de l'offre qui plombe les prix du brut. Vendredi dernier, à New York, une perte de 1,84 dollar a été enregistrée, plaçant la barre du baril à 44,48 dollars. Avec la tendance baissière des cours du pétrole qui persiste, les avis des experts en la matière divergent concernant les chances de succès de la rencontre d'Alger. Plusieurs scénarios ont été avancés. Alger affiche d'emblée son optimisme. Elle a mis le paquet pour que cette réunion ne soit pas un « échec ». Avançant la carte de conciliateur, notre pays veut, vaille que vaille, réussir et surtout éviter l'échec de la réunion de Doha entre pays producteurs qui s'est déroulée sur fond de rivalité entre l'Arabie saoudite et l'Iran. « Il ne faut pas que la réunion d'Alger soit un échec (...) Nous allons tout faire pour réussir celle-ci. Nous n'envisageons pas de scénario négatif. Nous devons, dans tous les cas de figure, sortir avec du positif » a indiqué, récemment, le ministre algérien de l'Energie, Nouredine Bouterfa, en soulignant qu'il est impératif de trouver un consensus pour arriver à la limitation de l'offre et par conséquent soutenir les prix mondiaux du pétrole. L'enjeu est de taille. Le but est que toutes les parties concernées soient sur la même longueur d'onde ou, du moins, dégager des pistes de convergence sur la nécessité « d'agir positivement pour remettre de l'ordre dans le marché car la situation actuelle n'est favorable ni à l'économie mondiale, ni aux pays producteurs, ni aux pays consommateurs », pour reprendre les propos du ministre algérien de l'Energie. C'est dans cette optique, d'ailleurs, que s'inscrivent ses derniers déplacements au Qatar, en Iran et à Moscou. Bouterfa s'est entretenu avec son homologue saoudien et le secrétaire général de l'Opep sur la situation du marché pétrolier et les perspectives de la réunion d'Alger. L'Algérie veut arriver à un consensus sur un gel de la production des pays Opep et non-Opep comme un premier pas pour absorber les stocks importants de pétrole et agir sur l'offre afin de stabiliser les prix de brut sur les marchés internationaux au-dessus de 50 dollars le baril. Les problématiques du secteur énergétique mondial tels les marchés du pétrole, les nouvelles donnes relatives au marché international de gaz naturel et de gaz naturel liquéfié (GNL), les énergies renouvelables et alternatives (nucléaire, hydrogène...), la rationalisation de l'énergie, la gouvernance énergétique et l'accès à l'énergie seront, par ailleurs, débattus tout au long des deux jours de la rencontre qui vise « à favoriser une meilleure entente et une prise de conscience des intérêts énergétiques communs entre les membres du Forum ».