Durant trois jours, les hôtes de l'Algérie venus du Mali, du Burkina Faso, du Tchad, du Sénégal, du Cameroun, de Mauritanie et de Tunisie se pencheront sur des sujets liés à la prise en charge des détenus selon les règles Nelson Mandela, mais surtout de prévenir toute forme de criminalité, notamment la radicalisation compte tenu de la situation sécuritaire actuelle. A l'ouverture officielle de cette rencontre organisée par l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime en collaboration avec la direction générale de l'administration pénitentiaire et de la réinsertion avec la contribution du Danemark, le directeur général de l'administration pénitentiaire et de la réinsertion au ministère de la Justice, Mokhtar Felioune, a souligné que « cette rencontre coïncide avec des défis d'ordre sécuritaire que connaît notre région et auxquels nous sommes tenus d'y faire face avec détermination pour assurer une gestion appropriée des établissements pénitentiaires conformément aux normes internationales ». Felioune a mis en exergue « l'expérience de l'Algérie dans le processus de déradicalisation qui pourrait intéresser beaucoup de pays et faire l'objet d'échange d'expériences », soulignant que « la déradicalisation constitue un instrument indispensable pour la sécurisation de notre environnement ». « Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a mené une politique de réconciliation nationale qui a été couronnée par beaucoup de succès, dont les fruits sont là », a-t-il déclaré. Par ailleurs, Mokhtar Felioune a rappelé que le renforcement des droits de l'homme, la modernisation du milieu pénitentiaire sont des volets prioritaires de la réforme de la justice engagée depuis 2003. Il s'agit notamment de l'adaptation de l'arsenal juridique réglementaire aux textes internationaux et au contexte social et économique du pays, l'humanisation des conditions de détention par la prise en charge sanitaire et psychologique, la lutte contre la surpopulation carcérale par la construction de nouveaux établissements et l'emploi des détenus en milieu ouvert. Sans oublier l'enseignement et la formation ayant permis à des détenus de poursuivre leurs études et de passer des examens nationaux et la revalorisation des ressources humaines, notamment par le biais de l'Ecole nationale des fonctionnaires de l'administration pénitentiaire. De son côté, le représentant de l'ONUDC, Bah Keïta, a mis en relief l'expérience algérienne en matière de prise en charge des détenus, souhaitant « d'échanger cette expérience avec les pays du Sahel dépourvus de politique pénale ». Keïta a, dans ce sens, appelé à « mettre en place des réformes pour lutter contre toute forme de criminalité dans les prisons ». Les travaux de la 2e réunion sous-régionale des administrations pénitentiaires des Etats du Sahel et des pays voisins se sont poursuivis à huis clos pour déterminer les lacunes et identifier les priorités afin de mettre en œuvre les règles Nelson Mandela dans la sous-région. Pour mieux s'imprégner des avancées enregistrées en matière de modernisation des prisons algériennes, une visite des installations pénitentiaires et réalisations de l'Algérie en matière de gestion des prisons est au programme du troisième jour de la rencontre.