Les pays influant sur le marché pétrolier ont affiché leur optimisme quant à la réussite de la conférence d'Alger, soulignant, toutefois, que la décision finale concernant le gel de la production ou le plafonnement des prix sera prise lors de la prochaine réunion de l'Opep qui se déroulera à Vienne au mois de novembre. La participation de l'Iran, l'un des poids lourds historiques du cartel pétrolier, constitue pour la plupart des participants à la 15e édition du Forum international de l'énergie qui se déroule au Centre international des conférences d'Alger, un pas positif pour l'aboutissement des négociations enclenchées pour la stabilité du marché pétrolier. Le ministre saoudien de l'Energie, Khaled El Faleh, a fait savoir que la situation du marché pétrolier est en nette et constante amélioration, que ce soit en termes d'augmentation de la production ou de consommation de pétrole au niveau mondial. « Nous avons constaté que les indices économiques inhérents au marché américain durant les trois dernières semaines sont rassurants. Il y a une diminution des stocks comme nous avons constaté que les fluctuations des prix ont également baissé. Ce qui renseigne sur l'amélioration continue du marché pétrolier. » L'Arabie saoudite affiche son optimisme Le ministre saoudien a fait savoir que les avis des producteurs de pétrole membres de l'Opep et non Opep commencent « à se rapprocher ». Selon lui, un consensus sera dégagé lors de la conférence d'Alger d'autant, dit-t-il, que la tendance est à la convergence des points de vue. Khaled El Faleh a fait part de la position ferme de son pays qui consiste à soutenir la solution qui fédère l'ensemble des producteurs de pétrole. « Nous espérons arriver à cette position lors de cette rencontre d'Alger et que le dialogue entre producteurs sera bénéfique pour tous. Notre souhait est d'arriver un accord global dans les jours à venir », a-t-il dit. Et d'ajouter que son pays sera « en accord avec les pays membres de l'Opep ». « L'Arabie saoudite agit en toute responsabilité s'agissant de la préservation des intérêts des producteurs et des consommateurs ainsi que pour l'avenir de l'Opep ». Le ministre saoudien s'est dit content du fait que le dialogue et la coopération entre producteurs même avec ceux qui sont non Opep, citant la Russie, soit en bonne voie. Il est impératif, de son point de vue, de préserver l'équilibre du marché international des énergies en œuvrant pour leur durabilité et disponibilité à long terme. Il a fait observer que l'économie mondiale a besoin de ces énergies pour son développement, avec un rythme de croissance élevé. « C'est le message fort que nous voulons véhiculer lors de ce forum. C'est là notre première préoccupation », a-t-il ajouté. Il indiquera que pour assurer la durabilité de l'énergie, il est impératif de développer les investissements. Selon lui, les prix du pétrole enregistrés durant les deux dernières années n'ont pas permis de drainer le maximum d'investissement. Selon lui, la barre de 50 dollars le baril a engendré un recul des investissements. Les producteurs doivent, a-t-il dit, œuvrer à la stabilisation du marché en termes d'offre et de demande en luttant contre la surabondance de cette dernière qui plombe les prix. Pour ce qui est de la question relative au plafonnement des prix, il s'est contenté de dire que c'est le marché qui le définira. « La décision finale sera prise à Vienne », selon le ministre irakien de l'Energie Le ministre irakien de l'Energie, Ali Djabar, a souligné, pour sa part, qu'il est attendu que la conférence d'Alger soit sanctionnée par des « résultats positifs », soulignant, cependant, qu'il ne s'agit que d'une rencontre consultative et de concertation. Selon lui, aucune décision ne découlera de ce rendez-vous qui regroupe 72 pays producteurs de pétrole. S'agissant de la position de son pays, il a fait observer que l'Irak soutient toute action qui vise la stabilité du marché pétrolier mondial. Les prix du pétrole devront connaître une progression à des seuils qui « permettront de garantir les droits de tous les pays participants ». Koweït : nécessité de maintenir le dialogue Le ministre koweïtien a indiqué que la rencontre d'Alger constitue le prélude à la prochaine réunion de l'Opep, au cours de laquelle les producteurs vont arriver à une décision officielle, tout en mettant l'accent sur la nécessité de maintenir le dialogue. « Le Koweït est un producteur important de pétrole, il veillera d'abord à l'approvisionnement du marché local et du marché international. » « Le gel de la production dépend du marché », souligne le ministre de l'énergie russe Le ministre de l'Energie russe a souligné que la Russie est prête à coopérer avec les membres de l'Opep. Il a fait savoir qu'il sera question de parler de gel de la production lors de cette rencontre d'Alger. Il soutiendra que cette question ne dépend pas du temps ou d'un certain agenda, mais du marché. « Pas de décision à Alger », prévient le ministre iranien de l'Energie Le ministre iranien de l'Energie, Namdar Zanganeh, s'est montré peu prolixe concernant la position de son pays concernant la préoccupation de geler la production pétrolière en vue de stabiliser le marché. Il s'est contenté de dire « sans commentaire ». Il a fait savoir qu'il n'est pas souhaitable qu'une décision soit prise à Alger, soulignant qu'il s'agit d'une réunion informelle de l'Opep, laquelle se limite à des concertations. Il a insisté pour dire que la décision officielle relative à la production sera entérinée lors de la prochaine réunion de l'Opep prévue au mois de novembre. Le ministre iranien a affiché la volonté de son pays de revenir à son niveau de production de 4 millions de barils/jour à court terme enregistré avant les sanctions. Ce qui lui permettra d'avoir une part de marché avoisinant les 13%.