Les cours du brut étaient orientés à la hausse hier matin en Asie, sous l'effet selon des analystes de la nomination d'un nouveau ministre du Pétrole en Arabie saoudite et des incendies au Canada. Vers 03h30 GMT, le cours du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en juin gagnait 75 cents à 45,41 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne du brut, pour livraison en juillet, progressait de 51 cents à 45,77 dollars. Premier exportateur mondial de brut, l'Arabie saoudite a remplacé Ali al-Nouaïmi, inamovible ministre du Pétrole pendant plus de deux décennies, par le P-DG de Saudi Aramco, première compagnie pétrolière au monde, Khaled al-Faleh, qui hérite d'un super-ministère de l'Energie, de l'Industrie et des Ressources minières. En remaniant le gouvernement saoudien, le roi Salmane et son tout-puissant fils Mohammed ont mis l'appareil d'Etat en ordre de marche pour lancer leur plan visant à rendre l'économie moins dépendante du pétrole, selon des experts. Ryad évoque depuis longtemps la nécessité de diversifier l'économie pour sortir de "l'addiction du pétrole". Mais l'effondrement des revenus pétroliers depuis deux ans a accéléré cet effort, sous l'impulsion du jeune prince Mohammed, qui dirige, à seulement 30 ans, le Conseil pour les Affaires économiques et de développement. "La nomination d'un nouveau ministre montre que les Saoudiens (...) veulent vraiment réduire la production", a déclaré Alex Wijaya, analyste chez CMC Markets. "Il y a de nombreuses perspectives positives pour les marchés, qui se traduisent par une remontée des prix." D'autres experts estiment que les feux dans la province canadienne d'Alberta contribuent aussi à soutenir les prix. Certains estiment que le manque à gagner en termes de production pétrolière pourrait atteindre jusqu'à un million de barils par jour, soit le quart de la production canadienne. Les prix ont plongé depuis juin 2014, quand le baril se négociait 100 dollars, en raison d'une offre excédentaire que ne parviennent plus à absorber des économies mondiales en plein ralentissement.
L'Arabie va maintenir sa politique pétrolière L'Arabie saoudite va maintenir sa politique pétrolière, a annoncé le nouveau ministre de l'Energie, de l'Industrie et des Ressources minières, Khaled al-Faleh. L'Arabie saoudite va maintenir sa politique pétrolière stable, a déclaré M. Faleh, soulignant dans un communiqué que son pays, premier exportateur mondial de brut, veillera à renforcer sa position de fournisseur d'énergie le plus fiable au monde. Nous sommes engagés à satisfaire la demande actuelle et additionnelle de la part de nos clients mondiaux dont le nombre ne cesse d'augmenter en utilisant notre capacité de production, a assuré M. Faleh, qui a succédé samedi à Ali al-Nouaïmi. M. Nouaïmi, qui a été ministre du Pétrole pendant plus de deux décennies, était l'homme le plus influent au sein de l'Opep, aujourd'hui confrontée à la chute des cours du brut. L'Arabie saoudite n'a cessé de défendre ses parts de marché malgré une surabondance de l'offre sur les marchés internationaux qui a entraîné une dégringolade des prix depuis la mi-2014. Une réunion de grands producteurs de pétrole en avril à Doha n'a pas réussi à s'entendre sur une réduction de la production pour soutenir les prix. L'Arabie saoudite, représentée par M. Nouaïmi, avait insisté lors de la réunion pour qu'un tel accord inclue tous les membres de l'Opep, y compris son rival iranien qui a boycotté le réunion. Le prix du baril est passé de plus de 100 dollars début 2014 à environ 45 dollars actuellement, poussant l'Arabie saoudite à adopter un plan, appelé vision 2030, visant à diversifier son économie en atténuant sa dépendance vis-à-vis du pétrole. L'Arabie saoudite tire plus de 70% de ses revenus du pétrole. L'arrivée du de M. Faleh à la tête du ministère de l'Energie, de l'Industrie et des ressources minières fait partie d'un vaste remaniement ministériel destiné à lancer la mise en route du plan vision 2030. Dans son communiqué, M. Faleh a souligné que le nouveau ministère qu'il dirige s'inscrit dans cette vision et se veut l'instrument de réalisation des ambitieux objectifs de cette feuille de route. Une source industrielle a dit, peu avant la déclaration de M. Faleh, ne pas s'attendre à un bouleversement de la politique pétrole saoudienne. L'Arabie saoudite pompe actuellement 10,1 millions de barils par jour, selon des statistiques de l'Opep.
L'Iran se dit prêt à rejoindre le plan de gel de la production La compagnie pétrolière nationale iranienne NIOC a annoncé la volonté de Téhéran d'adhérer au gel de la production de pétrole prévu, puisque l'Iran a déjà atteint le niveau de production souhaité. Auparavant, Téhéran avait exprimé sa volonté de rétablir son niveau de production de pétrole dans les mêmes proportions qu'avant les sanctions (environ quatre millions de barils par jour) et, en conséquence, sa part dans le marché mondial. Cette position a été l'une des raisons pour lesquelles les pays exportateurs ne sont pas tombés d'accord sur la possibilité de geler la production de pétrole au niveau de janvier lors d'une réunion à Doha le 17 avril. Cependant, le directeur des relations internationales de la NIOC Mohsen Kamsari a déclaré que l'Iran avait déjà atteint son objectif de production. En se référant aux estimations de l'OPEP, il a cité le chiffre de 4,2 millions de barils par jour. "En conséquence, le chiffre souhaité par le ministre du Pétrole est atteint, et nous pouvons rejoindre le plan pour le gel (de la production) du pétrole", a indiqué M.Kamsari cité par des médias iraniens. Il a toutefois noté que la décision finale relevait du ministre. Les représentants de plusieurs pays producteurs de pétrole se sont réunis le 17 avril à Doha. Ils auraient dû signer un accord sur un gel de la production afin d'éviter une nouvelle chute des prix des hydrocarbures. Mais cette initiative a échoué à cause de l'Arabie saoudite, qui a refusé de signer quoi que ce soit sans la participation de l'Iran, qui n'était pas représenté lors de cette réunion dans la capitale qatarie.