Lancée jeudi dernier, l'opération militaire menée par l'armée syrienne dans le centre d'Alep s'est soldée par la reprise du contrôle d'un quartier rebelle (Farafira), et ce, après avoir neutralisé plusieurs terroristes. Une source militaire indique que les unités du génie sont en train de déminer le quartier qui avait été pris par les rebelles en 2012, lorsqu'ils avaient conquis la moitié de l'ancienne capitale économique. C'est la première fois depuis le début de l'opération que l'armée annonce avoir avancé dans la vieille ville. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), les bombardements ont tué plus de 150 personnes, essentiellement des civils, depuis le début jeudi de l'offensive du gouvernement pour reconquérir la totalité d'Alep. L'armée syrienne a déclaré dans un communiqué que les rebelles avaient enfreint plus de 300 fois la trêve d'une semaine négociée entre la Russie et les Etats-Unis. La coalition menée par les Etats-Unis a également frappé, selon la même source, des positions de l'armée syrienne à Deir ez-Zor pendant la trêve, tuant 90 soldats. Cette frappe a été qualifiée de plus grave violation de la trêve par la Russie. Désastre humanitaire La reprise des combats la semaine dernière a provoqué une dramatique crise humanitaire et une pénurie de nourriture et de médicaments. Face à cette dégradation, les organisations humanitaires ne cessent de tirer la sonnette d'alarme sur les répercussions de cette guerre qui a, non seulement détruit le pays, mais fait également plus de 300.000 morts et plusieurs millions de déplacés et réfugiés en cinq années de conflit. Dans les quartiers Est d'Alep, quelque 250.000 habitants sont toujours privés d'eau potable depuis qu'une station de pompage a été détruite par les combats le 22 septembre. Se basant sur un rapport de l'Unicef, le porte-parole adjoint de l'ONU Farhan Haq a estimé que « la situation est en train d'empirer à Alep ». Elle soumet plus de 100.000 enfants à de sérieux risques de contracter des maladies véhiculées par les eaux contaminées, des maladies qui peuvent être fatales. « L'Unicef est actuellement en train de contribuer aux efforts d'urgence qui sont déployés pour réparer la station de pompage », a précisé Haq. Au début du mois d'août, l'Unicef avait déjà tenté d'attirer l'attention de la communauté internationale sur la détérioration des conditions de vie des habitants de cette ville. Aujourd'hui deux millions de personnes ont perdu l'accès à l'eau courante suite aux bombardements qui ont gravement endommagé le réseau électrique.