Offensive n L'armée syrienne a pris le contrôle d'un quartier rebelle du centre d'Alep après plusieurs jours d'intenses bombardements aériens ayant fait de nombreux morts. Des soldats syriens ont pénétré mardi à la mi-journée dans le quartier Farafira, situé en bordure de la vieille ville à proximité de l'imposante citadelle qui domine la deuxième agglomération de Syrie. Une source militaire à Damas a précisé que l'armée en avait «repris complètement le contrôle» après «avoir neutralisé plusieurs terroristes». Cette avancée a été confirmée par l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui a toutefois précisé qu'elle se résumait à la reprise de «quelques bâtiments» dans le «petit quartier de Farafira». Ce secteur est situé sur «la ligne de front» qui sépare depuis 2012 les quartiers tenus par le gouvernement à l'ouest et ceux contrôlés par les rebelles à l'est. C'est pour reconquérir l'ensemble d'Alep que le régime de Bachar al-Assad a lancé jeudi soir une vaste offensive avec le soutien actif de son allié russe. Cette opération comprend «un volet aérien et un volet terrestre avec utilisation de l'artillerie», a précisé le responsable militaire. Les aviations syrienne et russe ont multiplié les raids sur les quartiers rebelles, causant la mort d'au moins 165 personnes, pour la plupart des civils, selon l'OSDH, et provoquant d'énormes destructions. Mardi, le nombre de frappes a d'abord été nettement plus faible que les jours précédents avant de reprendre dans l'après-midi. Elles ont fait au moins 23 morts, dont neuf enfants, a rapporté l'OSDH. Les pays occidentaux ont continué mardi à dénoncer avec force l'offensive lancée après l'échec de la trêve des combats initiée par Moscou et Washington, qui n'a finalement duré qu'une semaine. Moscou avait vivement critiqué lundi le «ton et la rhétorique inadmissibles» des Occidentaux. Cette offensive a encore aggravé les conditions de vie des quelque 250 000 habitants qui sont totalement assiégés dans les quartiers rebelles d'Alep. Ils ne reçoivent plus d'aide de l'extérieur depuis pratiquement deux mois et sont privés d'eau depuis samedi. Les hôpitaux de campagne sont débordés en raison du grand nombre de blessés et manquent cruellement de médicaments et de réserves de sang. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a averti mardi que les installations médicales dans l'est d'Alep étaient au bord d'«une destruction totale». Elle a appelé «à l'établissement immédiat de couloirs humanitaires pour évacuer les malades et les blessés». Par ailleurs, 12 personnes, dont cinq enfants et deux femmes, ont été tuées par les garde-frontières turcs durant les dernières 24 heures en essayant d'entrer en Turquie par trois points différents, selon l'OSDH. La Turquie a toujours démenti que ses forces ouvraient le feu sur des civils tentant de traverser la frontière depuis la Syrie et affirme que ses portes sont toujours ouvertes pour les Syriens fuyant les combats.