L'Alliance nationale pour le changement (ANC) organisera ce vendredi son premier meeting à la salle Atlas à Alger, entre autres actions qu'elle compte entreprendre dont l'organisation d'un congrès national des forces de l'opposition qui adoptera une charte des droits et des libertés. Elle mettra en place aussi une plate-forme politique, comme outil de changement à long terme. L'ANC a pour ambition de regrouper les Algériens, «sans aucune réserve vis-à-vis des sensibilités politiques ou orientations idéologiques, pour mettre en place une plate-forme politique démocratique, afin d'opérer un changement vers un système qui respecte l'alternance et les libertés individuelles et collectives», indique cette Alliance représentée, hier, par M. Djamel Benabdeslem et M. Ahmed Benbitour ayant animé, hier, une conférence de presse à la maison de la presse Tahar Djaout. Selon eux, «l'Algérie est dans une situation de blocage politique qui perdure depuis plus d'une décennie, après avoir vécu une tragédie sanglante ayant failli emporter l'ultime acquis de la guerre de Libération nationale, à savoir l'Etat nation» et «le déni des droits et le verrouillage des espaces des libertés risquent à terme de compromettre ses chances d'intégrer le concert des nations démocratiques et prospères». La rupture souhaitée par l'ANC signifie «une rupture définitive avec les ingrédients ayant conduit à la tragédie des dernières décennies, et la fin de l'hémorragie qui caractérise la gestion des deniers publics depuis des années». Interrogé, par ailleurs, sur les réels objectifs de cette nouvelle initiative politique, Benbitour précise qu'elle se veut un objectif devant rallier toutes les forces vives acquises au changement autour d'une même cause. Il affirme dans ce sillage qu'elle ne mène pour le moment aucun travail en commun avec Mouloud Hamrouche. Néanmoins, déclare-t-il, «nous n'excluons pas toute alliance pour le changement». Benbitour indique, sur un autre registre, qu'il n'a à aucun moment fait appel à l'armée ou aux services de sécurité, sauf qu'il estime que l'armée doit soutenir les populations comme le cas de la Tunisie et de l'Egypte. Il affirme dans la foulée que les initiateurs de cette démarche n'ont pas l'intention de créer un parti politique. A propos de la mobilisation citoyenne, Benbitour est convaincu qu'il faut tirer les leçons appropriées des révolutions des Etats arabes, ayant prouvé «que les citoyens sont capables d'imposer le changement et même de faire partir les symboles du pouvoir». Aujourd'hui, «la pression de la société est en train de se faire, en attendant l'élément déclencheur», déclare-t-il en affirmant à ce titre «que si le changement n'intervient pas en 2011, ça sera trop tard». La pauvreté, la perte de la morale collective et la corruption généralisée, sont autant d'éléments qui laissent l'ex-chef de gouvernement confiant que l'élément déclencheur dont il parle «va venir». Le secrétaire général d'El Islah indique que l'Alliance aurait souhaité tenir son meeting à la Coupole, mais les autorités responsables ont demandé une somme de 90 millions de centimes. La sale Atlas a été cédée à 23 millions de centimes et même la salle des conférences de la maison de la presse a nécessité le déboursement de 6 millions de centimes. Ce qui est «intolérable», selon lui. En somme, l'Alliance estime que le changement politique profond équivaut à une refondation du système algérien, mis en place après l'indépendance et «ayant inexorablement glissé vers le pouvoir personnel, avec les maux et les malheurs qui l'accompagnent».