Pour la commercialisation d'une viande saine, l'Association des vétérinaires d'Alger appelle au durcissement des mécanismes de contrôle avant l'abattage. « Pour le poulet, le vétérinaire ne doit pas délivrer le certificat d'orientation à l'abattage aux éleveurs sans savoir quel type d'alimentation ils ont donné à leur volaille. Le poulet est un produit fragile. Son élevage ne dépasse jamais les deux mois. Il est important donc d'être rigoureux en termes d'alimentation et d'hygiène avant de soumettre la volaille à l'abattage », a indiqué Assia Boukerfa, présidente de l'association. Pour ce qui est de la viande rouge, l'organisation des vétérinaires plaide pour la mise en place de registres dans les bâtiments d'élevage, pour le suivi du cheptel en matière d'hygiène, d'alimentation et aussi le côté médical. Dans les deux cas de figure, le rôle du vétérinaire est primordial car il est question de « bien connaître le bâtiment d'élevage bovin et ovin et même du poulet pour bien maîtriser les conditions d'hygiène. Il faut également connaître l'alimentation pour s'assurer que la viande mise sur le marché ne présente aucun risque pour la santé publique », a expliqué la présidente de l'association. Les vétérinaires ont appelé à l'organisation de la filière avicole, marquée par une intense activité informelle où il y a absence totale de contrôle. Et aussi au contrôle de la vente des produits chimiques, qui peuvent être « une source de gros problèmes ». Ces appels lancés à l'occasion de la Journée de sensibilisation sur « le rôle du vétérinaire praticien dans la production animale et la protection de la santé animale et humaine », tenue jeudi dernier à l'Institut national de la recherche agronomique de Baraki. Outre les éleveurs du centre du pays, cette rencontre a vu la participation des représentants de l'Union nationale des paysans algériens (UNPA), des organisations patronales, de la Centrale syndicale et de l'inspecteur des vétérinaires de la wilaya d'Alger. Au cours des travaux, les éleveurs ont pris connaissance des « nouvelles techniques d'élevage, notamment pour la vache laitière » qui leur évitera l'utilisation « anarchique et abusive » des antibiotiques et des médicaments. Les vétérinaires ont également proposé des solutions à un nombre de préoccupations soulevées par les éleveurs, à l'instar de « la nécessaire désinfestation de l'eau » comme moyen permettant de « réduire la charge bactérienne et micro-bactérienne ». Les participants ont mis l'accent sur le rôle du vétérinaire praticien, « le conseiller naturel et l'élément-clé de l'élevage ».