Le directeur de l'organisation et de la coordination des secours (DOCS) auprès la Direction générale de la Protection civile (DGPC), le colonel Mohamed Khellaf, a expliqué que l'institution a répondu favorablement à la demande de la Commission européenne pour la participation dans cet exercice qui se déroulera à Trapani (Sicile), en Italie, du 4 au 7 octobre en cours. Un détachement de l'UNII a été désigné pour cette mission. Il s'agit de 81 éléments des différentes équipes de la PC, notamment du Grimp, de la cynotechnique, chimique, RAD, des équipes spécialisées dans le traitement des eaux, le médical support et le sauvetage et déblaiement. En outre, cinq cadres de la DGPC vont participer en qualité d'encadreurs dans un co-trainner désigné par la direction d'exercice européenne Falk. Le DOCS a précisé que ces exercices sont généralement organisés afin de jauger les capacités d'intervention dans le sauvetage et déblaiement (SD) des pays européens susceptibles d'être mandatés pour intervenir lors de catastrophes naturelles ou technologiques, en dehors de l'Europe. « Nous serons présents avec trois équipes des Pays-Bas, de l'Allemagne, de la Belgique et des Etats relevant du Mécanisme européen de protection civile, en plus d'une équipe de Protection civile européen (EUCPT) et de l'assistance technique de l'équipe de soutien (TAST). C'est aussi une occasion pour nos équipes d'apprendre à travailler en commun sur des méthodes de sauvetage aux normes internationales, le respect des règles onusiennes, de coopérer et de mettre à l'épreuve l'interopérabilité des équipes participantes en simulant un tremblement de grande ampleur », a-t-il indiqué dans une déclaration à Horizons. Le colonel Khellaf a précisé qu'un travail de certification est déjà en cours. « L'Unité nationale de l'instruction et de l'intervention a participé à des opérations de secours et sauvetage grandeur nature à l'étranger. Elle doit être certifiée et se mettre aux normes internationales », a-t-il tenu à dire. Selon la DGPC, cet exercice s'inscrit dans le cadre de la certification d'un détachement lourd (HUSAR) de la Protection civile algérienne aux normes des Nations unies et International Search And Rescue Adversary Group (INSARAG) et les activités d'intérêt réciproque dans le cadre du Mécanisme de l'Union de la Protection civile (UCPM) et en vue de rapprocher la Protection civile algérienne du Mécanisme européen de Protection civile. L'exercice a pour but de tester et d'évaluer la capacité des équipes USAR dans un « environnement réel », qui a souffert d'un « véritable tremblement de terre » et la dégradation due au temps, la coopération avec les autorités locales. Les équipes USAR sont appelées à travailler en présence de « réels dangers et risques », tels que les chutes d'une certaine hauteur, les bâtiments dangereux, la présence d'aiguilles en saillie, a fait savoir la DGPC. En outre, certaines activités seront réalisées de nuit et dans des conditions de températures élevées. « La certification d'équipe HUSAR pour laquelle la Protection civile algérienne a opté est, de loin, la plus ardue et la plus contraignante », a signalé notre interlocuteur tout en précisant qu'elle exige de plus grandes capacités en termes de qualifications et de moyens à faire valoir pour pouvoir s'aligner sur les normes pointues mises en œuvre par le groupe consultatif Insarag. Avec cette certification, la PC algérienne « officialise une reconnaissance internationale et assoit définitivement une réputation qui, en réalité, est loin d'être surfaite ». En ce sens, le lieutenant-colonel Alain Damit, expert à Euromed South Program (PPRD), avait annoncé, dans un entretien avec Horizons, le souhait du rapprochement de l'Algérie au Mécanisme européen de la Protection civile. « Il faut juste se mettre aux normes internationales. La Protection civile algérienne est prête pour la classification. ». Et d'ajouter : « Cette certification est une formalité mais il faut le faire. Demain, si un pays fait appel à l'aide internationale, les équipes de la Protection civile certifiées seraient les seules habilitées à y répondre pour une question d'efficacité et de standardisation des secours. Nous allons accélérer la procédure à Genève pour faire le nécessaire et donner du temps pour vérifier la mise en conformité avec le Green Line. » La Protection civile avait participé à des interventions lors de grandes catastrophes à l'étranger, dont le séisme du Népal en 2016. En effet, depuis 1985, les éléments de la Protection civile sont intervenus à l'étranger pour des opérations de secours lors des séismes au Mexique, au Salvador, en Arménie, en Egypte, en Turquie, en Inde, en Iran, au Maroc, des feux de forêt en France, des inondations au Soudan 1987) et au Yémen ou d'explosions, comme au Nigeria en 2002. La Protection civile algérienne a acquis une grande expérience et un savoir-faire reconnu mondialement. L'Organisation internationale de la Protection civile (OIPC) avait qualifié la manœuvre Seimex, qui a porté sur un séisme violent, d'événement phare et de l'un des plus grands exercices pratiques au monde dans le domaine de la Protection civile. Lors de cet exercice qui s'est déroulé à Médéa et Djelfa, le premier du genre en Algérie, les équipes d'intervention ont été soumises à un test rigoureux en présence d'experts internationaux.