Alors que le conflit libyen semble s'acheminer vers le dénouement, la position de principe adoptée par l'Algérie, dès le déclenchement de la crise, est plus que jamais d'actualité. les Lybiens eux même veulent bénéficier de l'expérience algérienne en matièreb de réconciliation nationale. Pourtant, d'aucuns avaient reproché, au début, à l'Algérie, de ne pas avoir pris position pour l'un ou l'autre des antagonistes libyens. Or, la position algérienne a été la même que celle adoptée concernant les cas tunisien, égyptien et syrien. Une position qui reflète les principes défendus constamment par la diplomatie algérienne, que sont le respect de la souveraineté de chaque Etat et de son intégrité, le refus de toute ingérence étrangère et le règlement pacifique des conflits à travers un dialogue inclusif. Certaines puissances, qui avaient tout mis en œuvre pour embraser la Libye, pensant que la chute de Kadhafi allait tout régler, ont fait fi des mises en garde de l'Algérie quant aux risques de dislocation de ce pays, mais surtout de le voir se transformer en sanctuaire de l'internationale terroriste, et le devenir de l'arsenal de guerre tombé entre les mains des milices. L'Algérie a dû prendre des mesures d'urgence en vue de sécuriser sa longue frontière avec la Libye. Les multiples prises d'armes aux frontières renseignent sur les velléités des groupes terroristes, mais aussi sur le fait que tant que la crise libyenne n'est pas résolue, la menace pèsera sur la sécurité de la région. Mais l'approche algérienne n'est pas exclusivement sécuritaire. Bien au contraire. Elle privilégie le dialogue politique inclusif et soutient les efforts des légalistes libyens. L'Algérie s'est toujours montrée disponible à jouer le rôle de médiateur, de facilitateur de dialogue inter-Libyens pour un retour rapide à la paix, à la légalité et qui conserverait l'intégrité territoriale de la Libye. Elle s'est toujours opposée à toute intervention militaire étrangère qui conforterait les groupes terroristes et justifier, en quelque sorte, leur implantation sur le sol libyen et, par voie de conséquence, menacer tout le voisinage. Cinq ans après son déclenchement, la crise libyenne laisse apparaître les signes d'un dénouement. La communauté internationale a fini par se ranger sur la position de l'Algérie et tente d'aboutir à une réconciliation nationale, mais les tentations guerrières demeurent intactes et certaines puissances persistent à défendre l'option d'une intervention militaire en Libye, avec toutes les conséquences fâcheuses que cela suppose. Le triste exemple syrien est là pour renseigner sur les dégâts occasionnés par l'intervention étrangère et les limites du tout-sécuritaire. Pour la Libye, l'espoir reste toujours permis de voir les frères ennemis réunis autour d'une table pour décider d'une solution politique, pacifique qui garantirait le retour à la stabilité et à la légalité et qui préserverait les vies humaines et les richesses de ce pays.