Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Des partis politiques se prononcent Proposition de nomination d'Abdelwahab Derbal à la tête de la Haute-Instance indépendante de surveillance des élections
Le porte-parole du Rassemblement national démocratique (RND), Seddik Chihab, a indiqué que le secrétaire général du parti, Ahmed Ouyahia, réunira prochainement le bureau politique pour débattre de cette question. Cela dit, il a affirmé que le RND salue la démarche du président de la République qui vise, à travers cette décision, le parachèvement du processus démocratique et la réhabilitation de l'acte de vote. Pour le RND, la décision du chef de l'Etat est un « pas important » dans l'exercice démocratique qui est fortement consacré par la nouvelle Constitution. Notre interlocuteur a estimé que cette démarche renseigne sur la volonté du Président à répondre positivement aux revendications de la classe politique, à propos de la mise en place d'une haute instance indépendante de surveillance des élections. Le RND ne trouve pas d'inconvénient à ce que l'ancien député d'Ennahda soit à la tête de cette instance. « C'est un homme responsable et respectable. Un homme de grandes qualités et un opposant. C'est une personne intègre qui a assumé de grandes responsabilités et qui semble avoir donné satisfaction », a indiqué Chihab. De son côté, le porte-parole du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Athmane Mazouz, a déclaré que la position du RCD est connue de tous. « Pour mettre fin à la fraude électorale, il faut confier tout le processus de l'organisation des élections à une instance indépendante et permanente. L'administration ne devant avoir qu'un rôle logistique pour pourvoir cette entité en moyens », a-t-déclaré. Pour lui, c'est à cette instance de réviser le fichier électoral et ensuite de définir et mettre en place les instruments de contrôle et de surveillance ainsi que les modalités du dépouillement. Mazouz a souligné que la composante de l'instance et sa gestion doivent réunir des compétences techniques à côté de personnalités nationales de grande intégrité morale et au moins faire consensus parmi les partis politiques. Notre interlocuteur ajoutera que la désignation de son président ou de ses membres est donc « secondaire ». A quelques différences près, Ramdane Taâzibt, député du Parti des travailleurs, a indiqué que sa formation ne peut pas être indifférente à la personne qui présidera l'instance. Selon lui, le poste est extrêmement important. Il a indiqué qu' il aurait été « plus judicieux » pour le chef de l'Etat de consulter d'abord la classe politique avant de proposer un nom. Taâzibt a tenu à faire la part des choses, soulignant que le Parti des travailleurs n'a « rien à reprocher » à Derbal qui est « un personnage avec un passé politique riche et respectable ». Pour sa part, le vice-président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Naâmane Laouar, a indiqué que la transparence des élections n'est pas une affaire de personnes, mais des institutions et surtout de l'« existence ou non d'une volonté politique d'organiser des élections démocratiques ». Il a fait savoir que cette décision est un « pas » rassurant, mais « insuffisant » pour la suite du processus électoral. Pour lui, des élections transparentes exigent un certain nombre de préalables, dont l'assainissement du fichier électoral, neutralité de l'administration. En outre, Laouar a regretté l'absence des partis politiques de la composante de l'instance. Pour rappel, l'article 194 de la Constitution révisée stipule que la Haute-Instance est composée à parité de magistrats proposés par le Conseil supérieur de la magistrature, nommés par le président de la République, et de compétences indépendantes choisies parmi la société civile, nommées par le président de la République. Le président du Front El-Moustakbal, Abdelaziz Belaïd, a préféré attendre la réunion ordinaire du bureau national de son parti, cette semaine, pour se prononcer sur la décision. « Ce n'est qu'à partir de là que la position du parti sera connue », a-t-il affirmé.