Une fois l'avant-projet de révision de la Constitution dévoilé, la réaction des partis politiques ne s'est pas fait attendre. Le FLN n'a pas été surpris par le contenu du document. Son chargé de la communication et membre du bureau politique, Hocine Khaldoun, a salué « le courage et l'audace » du président de la République qui sont à la hauteur des attentes et des ambitions du peuple algérien. « L'ensemble des dispositions contenues dans cet avant-projet prennent en considération les préoccupations du peuple algérien mais aussi les revendications de la classe politique, sans omettre les préoccupations des forces vives de la nation », a-t-il déclaré. Il a souligné que la mise en place d'une instance de surveillance des élections constitue un acquis considérable et non négligeable dans l'organisation d'élections libres et transparentes. Le RND a abondé dans le même sens. Son porte-parole, Seddik Chihab, a souligné que le parti est satisfait du contenu dudit avant-projet. Il a affirmé que le chef de l'Etat a tenu ses engagements en procédant à une révision qui répond aux aspirations démocratiques du peuple algérien. « C'est une constitution qui renforcera l'ensemble des segments des libertés individuelles et collectives. C'est aussi une garantie pour l'ensemble des acteurs politiques en matière d'exercice politique », a-t-il précisé. Et d'ajouter que le président de la République veut revenir à travers ce projet aux fondamentaux de la démocratie après avoir réhabilité la paix et mis le pays sur « la voie du développement économique ». Chihab a estimé que l'avant-projet dans son contenu renforce les droits de l'opposition et instaure la parité homme-femme dans l'exercice politique. Le président du RCD, Mohcine Belabbas, a souligné, dans un communiqué rendu public, que sur le fond, le parti note essentiellement le traitement de deux sujets qui concernent la légitimité des institutions et la cohésion au sein de la collectivité nationale. L'annonce de la constitutionnalisation d'une commission de surveillance des élections sert, selon le RCD, à « reconduire les méthodes du passé ». « Ce qui ne répond ni au problème crucial de la légitimité des instituions ni à la demande de l'opposition », a souligné Belabbas, rappelant que le RCD s'est toujours battu pour la mise en place d'une instance de gestion des élections qui aura la responsabilité du processus électoral du début jusqu'à son ultime phase. Superviser l'élection du début jusqu'à la fin Le MSP a qualifié de non-événement l'avant-projet de révision de la Constitution. Son vice-président, Naâmane Laouar, a soutenu que dans la forme, il n'est pas consensuel. « On s'attendait à plus », a-t-il regretté. Pour lui, les textes de loi ne manquent pas, mais c'est leur application sur le terrain qui fait défaut. Pour lui, la mise en place d'une instance de surveillance des élections n'est pas un gage pour des scrutins libres et transparents. Il a justifié sa position par le fait que c'est le Président qui nomme les membres de la commission. « L'administration restera toujours le maître absolu dans l'organisation des élections. Or, ce que nous demandons, c'est la mise en place d'une commission indépendante qui aura pour tâche de superviser le processus électoral depuis le début jusqu'à la fin », a-t-il indiqué. Pour le MSP, le point positif dans l'avant-projet de révision de la Constitution est l'article portant limitation du nombre de mandats présidentiels à deux. Même son de cloche chez le parti Ennahda. Son chargé de communication, Mohamed Hadibi, a estimé que le projet de la Constitution n'est pas une priorité. Il a soutenu que la mise en place d'une haute instance nationale indépendante de surveillance des élections ne mettra pas fin à la fraude, dont « la responsabilité incombe à l'administration ». « Cette instance n'a aucun sens, car c'est toujours l'administration qui aura le dernier mot en matière d'organisation des élections », a-t-il estimé. Pour sa part, le Parti des travailleurs va communiquer sa réponse à l'issue de la réunion de son comité central qui se tiendra ce vendredi. « Tant que nous n'avons pas en main le document, nous ne pouvons pas nous prononcer sur le sujet. Cependant, nous nous attendons à des surprises. Pour nous, la forme d'adoption et le contenu du projet sont des éléments importants et déterminants », a souligné le député Ramdane Taâzibt.