Au forum d'El Moudjahid, le ministre délégué auprès du ministre des Finances chargé de l'Economie numérique et la Modernisation des systèmes financiers, Mouatassem Boudiaf, a indiqué, hier, qu'il fallait faire la différence entre le paiement électronique et la vente électronique. « Le e-paiement concerne juste les factures et non l'achat de produits commerciaux. Des factures de téléphone, d'eau, d'électricité... Quant au e-commerce, il ne pourra pas être actif tant que la loi le concernant n'est pas encore adoptée », explique-t-il, rappelant que le projet de loi relatif au e-commerce sera soumis au gouvernement avant la fin de cette année. Le ministre a appelé les détenteurs de cartes bancaires, dont les mots de passe sont prêts, de les récupérer ces derniers au niveau de leurs agences bancaires. Ceux qui n'ont pas encore eu de mots de passe ou qui ne détiennent pas de cartes bancaires peuvent introduire des demandes sur le portail web du e-paiement, avant d'être transmises aux banques et étudiées par ces dernières. Il précise qu'une fois les cartes bancaires ou les mots de passe prêts, ils seront aussitôt avertis par leurs agences. « La délivrance des cartes bancaires est soumise à certaines conditions. Le compte bancaire du porteur, notamment, doit être actif et alimenté régulièrement », précise le ministre, rappelant que le e-paiement, pour le moment n'est offert que par quelques entreprises, dont les trois opérateurs de téléphonie mobile, Algérie Télécom, la Cnas et la Seaal. Des pourparlers sont engagés, d'après lui, avec la Sonelgaz, la Casnos, l'AADL ainsi qu'avec d'autres entreprises pour l'exploitation de ce service. « Pour l'AADL, la mise en place du e-paiement prendra du temps. Mais d'une façon globale, la liste des entreprises qui vont adhérer à ce service sera rallongée de la moitié d'ici à mars 2017. Nous comptons aujourd'hui 13 entreprises qui offrent ce service au lieu de 11 depuis le lancement du e-paiement. 260 transactions ont été effectuées via ce service au 6 octobre dernier, soit deux jours après le lancement officiel », dit-il. Il notera que le portail web relatif au e-paiement a enregistré, le 6 octobre, 6.000 visites dont 1.000 à partir de l'étranger. Boudiaf a souligné que cette opération s'élargira au fur et à mesure que les entreprises se mettent à ce mode de paiement. « Dès qu'une entreprise est prête, elle est admise d'office. Maintenant, il faut accompagner cela par une campagne de sensibilisation auprès des citoyens. Tout le succès de l'opération dépendra d'eux. Ces derniers doivent savoir que ce mode de paiement les délivre des corvées des factures et sans payer aucune commission. Ils gagneront même des dinars en plus, puisqu'il n'y aura pas de timbres à payer », révèle-t-il. Lancement du télépaiement avant la fin 2016 Le ministre affirme, dans ce contexte, que la sécurité dans ce mode de paiement est garantie à 100%. « Sécurité ne signifie pas fraude, mais une continuité de service et une intégrité de l'intégralité de l'information. Le citoyen n'a rien à craindre de ce côté-là et peut utiliser ce service sur tout le territoire national. Il n'y a pas de risque zéro contre la fraude que ce soit ici ou ailleurs. Mais nous avons des systèmes qui détectent une fraude quand elle est commise et qui permettent aussi de situer les responsabilités », affirme-t-il. Pour ce qui est d'Algérie Poste, le ministre a fait savoir que vu sa dimension, son adhésion à ce service prendra du temps. Cette dernière, de plus, ne délivre pas de cartes de paiement comme les banques, mais des cartes de retrait. « Algérie Poste est sur un projet d'émigrer les cartes de retrait vers les cartes de paiement qui doivent intégrer les services financiers postaux », confie-t-il. En termes de perspectives dans la modernisation des systèmes financiers, Boudiaf annonce deux projets. Le premier, qui sera lancé avant la fin de cette année, concerne la mise en place du télépaiement pour les entreprises. Ce mode de paiement, qui sera généralisé au premier semestre 2017, permettra à l'entreprise de payer son G50 et ses impôts à distance. Le deuxième projet concerne le mobile paiement qui fait l'objet, actuellement, d'une étude au niveau de la Banque d'Algérie.