Dans un entretien accordé hier à l'APS, le SG du FLN a fourni sa grille de lecture des derniers événements. A une question sur une possible «contamination» de la rue en Algérie par les récents événements vécus par des pays voisins, M. Belkhadem a réfuté cette thèse. «Le peuple algérien refuse de revivre la situation tragique subie dans les années 90». Il fera allusion aux marches de la CNCD assimilées à des «tentatives de déstabilisation car ne s'inscrivant pas dans un cadre pacifique». «Il ne faut pas nier tout mouvement de protestation ou de revendications, mais il doit s'exprimer dans un cadre organisé et pacifique», a-t-il soutenu. Le ton de l'interview est empreint de sérénité. Pour M. Belkhadem, «les initiatives politiques provenant de partis de l'opposition, d'associations de la société civile et de personnalités en faveur d'un changement pacifique sont naturelles». Elles ne traduisent nullement une révolution mais refléteraient «la bonne santé et le pluralisme de la scène politique». «Nous ne trouvons pas ces initiatives étranges, comme nous ne les répugnons pas. Il est normal, dans une scène politique pluraliste, de trouver des partis qui proposent un changement et expriment leurs idées», a-t-il ajouté. Le SG du FLN, à ce sujet, soulignera, «qu'il ne faut pas contrer les initiatives politiques exprimées dans un cadre serein et du respect des lois de la République». POUR UNE REVISION PROFONDE DE LA CONSTITUTION Se référant à ceux qui plaident pour une assemblée constituante, il a affirmé que «ce genre de propositions peuvent susciter l'adhésion, être complétées ou essuyer l'opposition d'autres partis». Le FLN reste réservé car ne pouvant soutenir une proposition politique «qui fait table rase de tout ce qui a été réalisé depuis l'indépendance». M. Belkhadem préconise «une révision dans le fond de la Constitution actuelle». «Les conditions ayant caractérisé l'adoption de celle-ci en 1996 ne seraient plus d'actualité, mais aujourd'hui une révision profonde de cette Constitution «demeure valable», selon lui. A l'en croire, Bouteflika avait, bien avant la révision constitutionnelle de 2008, souhaité une révision «profonde». Il s'était contenté «d'une révision partielle au regard des conditions de l'époque, peu favorables à une telle option». La révision de la Constitution ne peut émaner que du président de la République, seul habilité à prendre une telle décision ?» Elle exige aussi un consensus des partis et des forces politiques», a tenu à souligner M. Belkhadem. Ce dernier a qualifié de «momentanée» la position de refus d'octroi d'agréments à de nouveaux partis, exprimée récemment par le ministre de l'Intérieur et des Collectivité locales. Il n'a pas exclu que de nouveaux partis soient agréés dans l'avenir. Par ailleurs, il a affirmé que les partis de l'Alliance «dont la seule raison d'être est de concrétiser le programme du Président ne monopolisent pas la scène politique». PLUS DE RESPONSABILITES AUX JEUNES Au sujet de l'implication de cette frange dans la vie politique, il a préconisé l'ouverture d'espaces d'expression et de communication pour amorcer «le dialogue dans un cadre organisé». Il propose aussi «la promotion de jeunes dans les assemblées élues à des postes de responsabilité». Revenant sur les récentes mesures prises par le conseil des ministres, le SG a estimé qu'«il ne faut pas les minimiser car elles visent à encourager les jeunes à investir et à acquérir de l'expérience». «La politique d'emploi des jeunes reste toutefois, dira-t-il, l'affaire de tous les ministères». S'agissant le plus souvent d'une procédure «lente», elle exige aussi de «la sérénité» et de la «patience». Pour illustrer les efforts de l'Etat dans le domaine de l'embauche des plus jeunes, M. Belkhadem citera la création par l'Ansej de pas moins de 50.000 microentreprises.