Ils ont fustigé la position de l'Administration américaine qui a appelé les forces de sécurité algériennes à la retenue. Le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem et son homologue du RND Ahmed Ouyahia se sont insurgés mercredi dernier à Alger, en marge du sommet de l'Alliance présidentielle contre les ingérences étrangères dans les affaires de notre pays. M.Belkhadem a appelé les pays étrangers qui «veulent prodiguer des conseils à l'Algérie, à faire eux-mêmes preuve de retenue».Intervenant lors d'une conférence de presse organisée à l'issue de la réunion de coordination des partis de l'Alliance présidentielle, à l'occasion du 7e anniversaire de sa création, M.Belkhadem a fustigé la position de l'Administration américaine qui a appelé les forces de sécurité algériennes à la retenue après la marche non autorisée du 12 février, lui signifiant d'en faire de même. Dans ce contexte, M.Belkhadem a rappelé les évènements de Los Angeles survenus il y a quelques années sur fond de comportement raciste de la justice américaine et qui ont fait plus de 100 morts suite au déploiement de 4500 marines et plus de 22.000 policiers. «Ils doivent faire preuve de retenue eux-mêmes avant de prodiguer ce conseil aux autres, et à ceux qui en ont fait l'écho, je rappelle les événements survenus en banlieue parisienne et dans les grandes villes de France», a-t-il martelé. «Je voudrais rappeler à ceux qui veulent nous donner des conseils qu'en Algérie, pas une seule balle n'a été tirée et pas une grenade lacrymogène lancée», lors des dernières manifestations, a affirmé M.Belkhadem ajoutant que «la liberté d'expression existe en Algérie, reste à choisir le moyen idoine de l'exercer pour éviter tout dérapage». «Nous croyons en la liberté d'expression et en le droit d'organiser des manifestations autorisées dans le cadre de la pluralité des opinions», a ajouté le secrétaire général du FLN qui a reconnu la légitimité des revendications émises, relevant toutefois que le désaccord consistait, en premier lieu, en la manière d'exprimer ces revendications. «Nous rejetons totalement tout dérapage qui pourrait conduire à des actes de pillage et de destruction», a-t-il insisté. A une question sur le droit à l'organisation de marches en dehors de la capitale, M.Belkhadem a répondu que «la liberté d'expression était garantie sous réserve de respecter l'ordre public». Par ailleurs, le SG du FLN a soulevé la question du traitement des événements survenus en Algérie par des médias étrangers qui «véhiculent telle ou telle thèse sans daigner s'assurer de l'authenticité des informations». «Leurs fausses allégations ont été battues en brèche par des images et des chiffres», a-t-il souligné. Dans ce contexte, M.Belkhadem a exhorté toutes les parties internes à éviter de ternir l'image de l'Algérie et de dénigrer les efforts consentis aussi insuffisants soient-ils. Il a également mis en garde contre les conséquences des tentatives de jeter les jeunes dans le désespoir. Le secrétaire général du RND Ahmed Ouyahia, avait affirmé, plus tôt, que «nul ne peut se détourner des préoccupations de la société, quelle que soit la manière dont elles sont exprimées. Le peuple est toujours souverain». Il a souligné la nécessité de proposer des solutions idoines à ces préoccupations rappelant par là même les décisions et les mesures urgentes prises lors du dernier Conseil des ministres. Concernant l'appel de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (Cncd) à organiser des marches tous les samedis, M.Ouyahia a affirmé que les membres de la coordination «sont libres d'exprimer leurs revendications, mais que ce soit dans le respect des lois et sans dérapages qui pourraient conduire à l'anarchie». Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), M.Bouguerra Soltani a, quant à lui, affirmé que l'Algérie possédait sa propre expérience en matière de gestion des crises tout en saluant les mesures annoncées récemment, de nature à répondre aux attentes des jeunes. Dressant le bilan de sept années d'activité de l'Alliance présidentielle, M.Soltani a estimé que les résultats étaient insuffisants, imputant ce constat à l'absence de coordination. L'action de l'Alliance est concentrée au niveau des systèmes exécutif et parlementaire, a-t-il expliqué.