La Chambre de Commerce et d'Industrie algéro-française (CCIAF), récemment agréée par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, tend à promouvoir un partenariat industriel durable entre les opérateurs des deux pays. «Les pouvoirs algériens souhaitent moins de commerce et plus d'industrie et c'est notre stratégie à nous. Le commerce est parfois obligatoire et peut constituer une première phase mais ce que nous souhaitons vivement c'est de créer des ponts entre les deux communautés d'affaires française et algérienne afin de les aider à réaliser des partenariats», a indiqué, hier, le président de la CCIAF, Jean Marie Pinel. Celui-ci explique que la Chambre, agréée le 21 février dernier, a été créée le 24 novembre 2009, suite à la dissolution de la Chambre française de commerce et d'industrie en Algérie (CFCIA). «La CFCIA existait depuis 1975, mais son agrément est devenu obsolète par le fait de la loi sur les associations de 1990, ce qui a amené les pouvoirs publics à demander sa dissolution pour permettre la création d'une autre chambre en harmonie avec la nouvelle législation», a-t-il rappelé. Selon M. Pinel qui a accordé un entretien à l'APS, il ne s'agit pas uniquement d'un changement de statuts par rapport à l'ex-Chambre, «mais aussi et surtout d'un changement de stratégie».«Les entreprises françaises n'ont pas peur de venir investir en Algérie», a-t-il affirmé ajoutant que «le marché algérien, c'est un marché très porteur qui va fortement se développer».Pour lui, «les entreprises françaises ne sont pas frileuses vis-à-vis du marché algérien. L'implantation de beaucoup d'industriels français en Algérie assurera une trentaine de milliers d'emplois».M. Pinel soutient que «l'Algérie a une carte à jouer pour l'exploitation de son fort potentiel intellectuel, notamment dans les hautes et nouvelles technologies. Un domaine qui intéresse beaucoup les opérateurs français, d'autant que c'est un marché quasi saturé en France».Insistant sur le volet formation, le président de la CCIAF estime que le forum algéro-français, prévu les 29, 30 et 31 mai prochain à Alger, permettra de booster davantage le partenariat entre les deux pays. «La chambre va s'engager dans le développement de la formation professionnelle en Algérie», a-t-il promis. Evoquant la disposition des 49-51% pour la répartition du capital entre partenaires nationaux et étrangers, il a relevé que «ça ne facilite pas les partenariats, mais il faut du temps pour savoir si les choses vont bien se passer». La mise en œuvre de la CCIAF intervient, faut-il le souligner, au lendemain de la visite de l'envoyé spécial français, Jean-Pierre Raffarin, au pays, le 20 février dernier.«Les discussions autour des projets de partenariat algéro-français relevant des secteurs comme l'énergie, l'automobile, les matériaux de construction et l'industrie pharmaceutique, avancent bien et beaucoup de difficultés ont été levées», ont souligné MM. Benmeradi et Raffarin, à l'issue d'une séance de travail regroupant des opérateurs économiques des deux pays.