Nicolas Sarkozy, qui a réclamé le départ du colonel Kadhafi, souhaite entraîner les autres pays jusque-là divisés. Course contre la montre entre Tripoli et Benghazi dans leur respective lutte pour une légitimité internationale. L'option militaire reste pour l'instant l'ultime solution face aux hésitations des «silencieuses» Ligue arabe et Union africaine. La communauté internationale, comprendre l'occidentale, reste divisée entre l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne sur la Libye qui sera précédée de frappes ciblées et une reconnaissance au Conseil national de transition libyen. Dans ce sens, Paris a pris jeudi, l'initiative de briser le mutisme en accordant officiellement le statut de représentativité étatique à l'opposition avec un «très proche échange d'ambassadeurs entre Benghazi et Paris». Cette sortie du président Sarkozy intervient au lendemain du voyage de son nouveau ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé dans diverses capitales arabes, redorera t-elle le blason terni par Alliot Marie avec sa complaisance peu cavalière avec le régime déchu de Tunis. Critiquée pour ses atermoiements face aux révoltes en Tunisie et en Egypte, la France «joue le rôle de brise-glace dans l'Union européenne». Après l'Hexagone, d'autres pays du vieux Continent donnent des signaux forts en envoyant des émissaires à Benghazi. Autre proposition de taille de Paris : l'instauration d'un plan de frappes «ciblées» si la Russie et la Chine maintiennent leur opposition au Conseil de sécurité à une zone d'exclusion aérienne.En choisissant clairement le camp des rebelles à la veille du sommet de Bruxelles, Nicolas Sarkozy, qui a réclamé le départ du colonel Kadhafi, souhaite entraîner les autres pays jusque-là divisés. Les monarchies du Golfe ont estimé, jeudi soir, que le régime de Mouammar Kadhafi était désormais "illégitime" et que des contacts devraient être établis avec les insurgés, à l'issue d'une réunion de leurs chefs de la diplomatie. La Maison Blanche a annoncé jeudi que les Etats-Unis avaient établi un "contact direct" avec l'opposition libyenne. Seule ombre au tableau : Berlin. La chancelière Angela Merkel s'est montrée surprise que «la France ait reconnu le Conseil de l'opposition» en soulignant "le scepticisme du gouvernement allemand concernant l'emploi de moyens militaires en Libye.