Le ministre a souligné que le gouvernement est, pour sa part, de « bonne foi » au sujet de la retraite, objet de contestation des grévistes. Il a ajouté que le dialogue demeure de mise. Intervenant lors d'une conférence de presse organisée en marge du regroupement des directeurs des agences Cnas au niveau du centre familial de Ben Aknoun (Alger), El Ghazi a apporté des précisions concernant cette grève pour « informer et ne pas leurrer », a-t-il dit, l'opinion publique. Il a fait savoir que les chiffres avancés par les syndicalistes grévistes concernant le taux de participation durant le premier jour de la grève diffère de ceux en possession de son département. « Ils ont leurs chiffres et nous avons les nôtres, c'est cela la démocratie », a-t-il dit. En se référant aux informations émanant du ministère de l'Education, de celui de la Santé et des autres secteurs concernés par cette grève, le ministre a indiqué que sur un effectif total de un million 227.498 travailleurs, 131 459 ont répondu favorablement à l'appel de l'Intersyndicale. Le taux de participation enregistré au premier jour de la grève est de 9,24%. Par secteur d'activité, El Ghazi a indiqué que le taux de participation au niveau de l'éducation nationale est de 16,63%. Il précise que sur un effectif global de 617.95 employés que compte le secteur entre enseignants et corps communs, 102.638 ont débrayé. En plus clair, sur un effectif global de 446.877 enseignants, 93.307 ont observé un arrêt de travail, soit plus de 21%. Concernant les corps communs, sur les 170.186 qui émargent au ministère de l'Education nationale, 9.331 ont fait grève, soit un taux de participation de 5,5%. S'agissant du secteur de la santé, le ministre a avancé que sur un effectif total de 271.591, 10.292 ont suivi la grève, soit un taux de participation de 3,79%. Le taux de participation au niveau de la formation professionnelle et des collectivités locales est moins important, respectivement de 0,18% sur un effectif global de 45.045 et 0,16% sur un effectif de 278.708. Si au niveau des banques, la grève n'a pas été suivie, la Sonelgaz, quant à elle, a été partiellement paralysée, selon le ministre. Revenant au sujet de la retraite, El Ghazi a indiqué qu'il est impératif de revenir à la loi de 1983 dans le seul but de préserver la Caisse nationale des retraités. Il a fait savoir que le maintien de la retraite proportionnelle et sans condition d'âge conduira, inéluctablement, la CNR à la faillite dans un délai ne dépassant pas les 5 ans. C'est donc l'avenir des futures générations qui est en jeu. La suppression de la loi 97 dictée, a-t-il rappelé, par le FMI, « n'a pas été seulement la décision du gouvernement mais aussi des partenaires sociaux », ajoutant que « ce système est inégalitaire ». A la question de savoir où en est la commission chargée de déterminer les métiers pénibles, le ministre a indiqué qu'elle planche toujours sur le sujet de concert avec la Centrale syndicale. Education nationale : 30.000 dossiers déposés ces dernières semaines El Ghazi a fait savoir que la CNR a réceptionné ces dernières semaines 30.000 dossiers de départ à la retraite anticipée émanant du secteur de l'éducation nationale. Le ministre a lancé un appel aux enseignants les invitant à ne pas se précipiter, d'autant que « le gouvernement n'est jamais revenu sur les acquis », citant le maintien des 32 ans de cotisation et le seuil de 80% des salaires. Auxquels s'ajoute la revalorisation annuelle de la pension des retraités. « Il ne faut pas agir en fonction d'une campagne de désinformation qui prend de l'ampleur. Il y a des enseignants qui sont de bonne foi, mais il y en a aussi qui le sont moins parce qu'ils comptent rejoindre le secteur privé ou donner des cours supplémentaires », a t-il fait observer.