L'Algérie a plaidé, par la voix du secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Hassane Rabehi, hier, à Tachkent (Ouzbékistan) en faveur de l'adoption d'une convention internationale « globale » afin d'éradiquer le terrorisme. Intervenant à l'occasion de la 43e session du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), dont les travaux ont débuté, mardi dernier, dans la capitale ouzbek, Rabehi a insisté sur « l'importance d'adopter des mécanismes de lutte efficaces, à savoir une convention internationale globale ainsi que la mise en œuvre des instruments déjà existants, notamment la convention de l'OCI sur le terrorisme et la stratégie internationale des Nations unies en la matière ». Soulevant le danger que continue de représenter le terrorisme, il a appelé la communauté internationale à « conjuguer ses efforts en vue d'éradiquer à jamais ce fléau ». Dans le même cadre, l'intervenant a mis en garde contre l'escalade du phénomène de l'islamophobie, invitant, à cet égard, l'OCI à « poursuivre ses efforts, en coordination avec la communauté internationale, pour définir et mettre en place les moyens politiques, juridiques et médiatiques à même de juguler ce fléau évoluant à contre-courant de l'esprit du dialogue des civilisations et du rapprochement entre les peuples ». Dans son intervention, Rabehi a dénoncé la politique répressive et expansionniste menée par Israël dans les Territoires occupés, appelant la communauté internationale à « assumer pleinement ses responsabilités vis-à-vis du peuple palestinien, en exerçant la pression sur cette entité afin de l'amener à mettre un terme à ses pratiques d'oppression et à s'acquitter de ses engagements internationaux à l'égard de la Palestine ». Il a également exhorté les Etats membres de l'OCI à « plus de vigilance et de mobilisation pour affronter la politique d'oppression israélienne ainsi que les complots ourdis contre la Palestine, et ce, à travers l'adoption de mesures tant au niveau politique qu'économique, y compris la poursuite de l'internationalisation de la cause palestinienne, le renforcement de la réconciliation interpalestinienne et la mobilisation de plus de ressources, par la réactivation des contributions aux Fonds d'El Aqsa et El Qods et l'élargissement de la participation à ces deux fonds à tous les membres de l'OCI, conformément à la résolution 6/39, adoptée à l'initiative de l'Algérie ». Pour l'Algérie, « une paix juste et durable au Moyen-Orient devrait impérativement passer par le retrait d'Israël du Golan syrien et le respect scrupuleux des frontières du Liban », a-t-il souligné. Rabehi a réaffirmé, par la même occasion, « le soutien de l'Algérie à la résolution pacifique des conflits en Libye, en Syrie et au Yémen », tout en exprimant « sa satisfaction quant aux développements positifs enregistrés au Mali dans le cadre de la mise en œuvre de l'Accord de paix et de réconciliation issu du processus d'Alger ». Il a exhorté, à ce propos, la communauté internationale à « s'acquitter de ses engagements vis-à-vis du Mali en termes de développement socioéconomique ». Par ailleurs, il a fait état de la « situation difficile » prévalant dans plusieurs pays de l'OCI, en raison des effets de la crise économique de 2008 et de la chute des prix du pétrole, plaidant, à cet égard, pour une « meilleure mobilisation » des ressources en vue de « répondre aux aspirations des peuples au progrès, à la stabilité et au développement ». Il a mis en exergue, dans ce contexte, « l'importance stratégique » du Forum international de l'énergie, tenu fin septembre dernier à Alger, dont les résultats « contribueront certainement à équilibrer les prix » et auront, par conséquent, a-t-il dit, un « impact positif sur les économies des pays exportateurs ». Rabehi a, par ailleurs, appelé l'OCI à « poursuivre les réformes engagées pour permettre à l'Organisation de s'adapter à la nouvelle conjoncture et de s'imposer comme un partenaire important dans les relations internationales ». La conférence, placée cette année sous le thème « L'éducation et l'éveil-chemin de la paix et de la créativité », examinera et adoptera une série de résolutions ayant trait aux questions politiques, aux affaires humanitaires et aux questions institutionnelles.