Les pays voisins de la Libye s'attelaient, hier à Niamey (Niger), aux côtés d'instances régionales, continentales et internationales, à l'examen de la situation en Libye à la lumière des derniers développements enregistrés et des efforts consentis au niveau national, régional et international pour le règlement de la crise dans ce pays conformément au processus politique. Outre l'Algérie, sont représentés à la réunion le Niger, l'Egypte, la Tunisie, la Libye, le Tchad et le Soudan, ainsi que l'ONU, l'Union africaine et la Ligue arabe. Les participants à la 9e réunion ministérielle des pays voisins de la Libye ont « évalué la menace posée par la persistance de la crise en Libye et ses répercussions sur la sécurité et la stabilité des pays voisins ». Messahel : « L'absence ou le retard dans le règlement de la crise servent le terrorisme » Dans son allocution à l'ouverture des travaux de cette réunion, le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, a indiqué que l'Algérie était convaincue de la capacité des Libyens à « dépasser leurs divergences et à faire triompher l'intérêt suprême du peuple libyen ». Il a souligné que « l'absence ou le retard dans le règlement de la crise en Libye servent directement le seul agenda du terrorisme et ses connexions liées au crime organisé et à toutes les formes de trafic transfrontalier, en particulier le trafic de drogue, le trafic d'armes, le recrutement de combattants terroristes étrangers et l'immigration illégale et qui constituent dans leur ensemble une menace à la paix et à la stabilité non seulement de la Libye mais aussi de tous ses voisins, ouvrant ainsi la voie au chaos et à la fragmentation », a-t-il dit. Messahel a en outre affirmé que l'Algérie était entièrement disposée à « partager avec les frères libyens son expérience en matière de réconciliation nationale », soulignant que l'Algérie « n'a épargné aucun effort pour soulager les souffrances de nos frères en Libye », notamment à travers « l'aide humanitaire continue destinée notamment aux populations limitrophes ». El Kouni : « L'Algérie, un partenaire essentiel de la Libye pour sortir de la crise » Le vice-président du Conseil présidentiel du gouvernement d'entente nationale libyen, Moussa El Kouni, a, pour sa part, salué la position algérienne concernant la crise libyenne, affirmant que l'Algérie est un partenaire essentiel de la Libye pour sortir de la crise. El Kouni avait indiqué, lors d'une rencontre avec Messahel, que l'Algérie qui « porte avec nous les souffrances du citoyen libyen est notre partenaire essentiel pour sortir de la crise ». Le responsable libyen a salué en outre l'intérêt particulier que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, accorde à la crise libyenne, exprimant sa reconnaissance à l'Algérie pour sa « position rejetant l'ingérence dans les affaires internes de la Libye, contrairement à de nombreux pays ». Il a précisé que sa rencontre avec Messahel entre dans le cadre de la série de rencontres de concertation entre les deux parties sur les questions politiques et sociales d'intérêt commun. El Kouni et Messahel ont évoqué des questions d'intérêt commun dont la situation en Libye et les efforts de soutien aux institutions libyennes issues de l'accord politique parrainé par les Nations unies. Pour sa part, le ministre nigérien chargé des Affaires étrangères, de la Coopération, de l'Intégration africaine et des Nigériens à l'extérieur, Ibrahim Yaccouba, a indiqué qu'il est « impératif » de trouver en urgence des solutions efficaces pour éradiquer le phénomène du terrorisme dans la région et qui « profite de la crise libyenne pour lancer des attaques dans certains pays du Sahel ».