Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a accusé les rebelles syriens d'empêcher l'évacuation des civils des quartiers d'Alep-Est malgré la trêve humanitaire en cours dans la deuxième ville de Syrie. Lors d'une conversation téléphonique avec son homologue américain, John Kerry, le diplomate russe a noté que les civils mais aussi les membres des groupes rebelles avaient la possibilité de quitter sans encombre la ville. « Cependant, les rebelles violent le cessez-le-feu et empêchent l'évacuation de la population », a-t-il indiqué. Le ministre russe a de nouveau insisté sur le fait que les Etats-Unis devaient respecter leurs engagements de séparer les groupes armés de l'opposition modérée des groupes terroristes, en référence aux rebelles modérés - acceptables pour Moscou - et aux éléments du Front Fateh al-Cham. Les deux diplomates sont convenus que les experts américains et russes continueraient à travailler sur ces questions. Cette conversation est intervenue au termes d'une journée de trêve humanitaire décrétée par Moscou à Alep après des semaines de bombardements intensifs. La durée de cette pause humanitaire de onze heures par jour reste confuse. L'Union européenne a, par ailleurs, appelé à la fin des atrocités et à une cessation immédiate des hostilités. Elle envisage toutes les options disponibles si ces atrocités continuent. C'est ce qu'a déclaré Donald Tusk, président du Conseil européen, lors d'un sommet des dirigeants des 28 pays membres de l'UE à Bruxelles. « Tout devrait être fait pour étendre le cessez-le-feu, apporter l'aide humanitaire à la population civile et créer les conditions pour ouvrir des négociations sur une transition politique en Syrie », selon le texte des conclusions. Pour la communauté internationale, l'heure est au déploiement de davantage d'efforts pour mettre fin aux hostilités. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a critiqué les conséquences des raids menés sur Alep depuis le 23 septembre dernier et ayant fait 500 morts et 2.000 blessés. Un quart des personnes tuées sont des enfants et la nourriture se raréfie dans la partie assiégée de la ville syrienne. « Aucun convoi de l'ONU n'est entré dans cette partie de la ville depuis le 7 juillet et, dans ces conditions dignes du Moyen-Age, les plus vulnérables sont ceux qui souffrent le plus », a-t-il rappelé. « La faim a été utilisée comme arme » dans cette offensive, a estimé Ban. « N'avons-nous rien appris de Srebrenica et du Rwanda ? Quand la communauté internationale va-t-elle s'unir pour mettre fin à ce carnage ? », a-t-il lancé aux ambassadeurs lors d'une session informelle de l'Assemblée générale de l'ONU consacrée à la situation à Alep.