Le fonds, d'un montant de 6 millions de dollars, sera utilisé pour financer des interventions rapides en termes de prévention. « Ces 6 millions de dollars seront amplement suffisants pour financer les opérations d'intervention. Ce fonds s'inscrit dans la logique de lutte préventive et dans une logique d'invasion qui nécessite des fonds plus importants. La dernière invasion, entre 2003 et 2005, a coûté 570 millions de dollars », indique le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdesselam Chelghoum. Il a signalé que la mise en place de ce fonds est la principale recommandation de la Déclaration d'Alger, relative à cette réunion, et dans laquelle figure également la création d'une force d'intervention de la région occidentale, visant à mutualiser les moyens d'intervention. Le directeur exécutif de la CLCPRO, Mohamed Lamine Hamouni, a signalé que ce fonds régional permettra d'assurer la durabilité des mécanismes de prévention acridienne. « 28 millions de dollars devaient être dégagés entre 2014-2017 dans le cadre de la durabilité de ces mécanismes. Mais jusqu'à présent, 4 millions de dollars sur les 28 ont pu être dégagés. Certains pays ont du mal à mobiliser les financements. D'où l'importance du fonds régional de gestion du risque acridien », explique-t-il. Chelghoum a précisé que les membres de la CLCPRO seront dans l'obligation d'alimenter ce fonds. Ce dernier est ouvert à toute contribution en dehors de la commission. La lutte antiacridienne, selon le ministre, nécessite une politique consultative avec le concours de toutes les parties. « La dernière invasion a occasionné des dégâts importants, affectant 8 millions d'habitants. Des récoltes ont été détruites à 100% et 13.000 millions d'hectares ont été traités aux pesticides. Tout cela affecte le développement durable en Afrique. Les experts sont appelés à contribuer à la lutte antiacridienne pour lutter aussi contre la pauvreté et la famine », souligne-t-il. Depuis 2005, assure le directeur exécutif de la CLCPRO, beaucoup de progrès ont été enregistrés en matière de lutte antiacridienne qui a permis l'espacement entre les invasions. « Nous avons aujourd'hui une cartographie des zones sensibles et des dispositifs innovants qui permettent la transmission d'informations à temps réel. Le satellite algérien nous fournit d'importantes informations relatives à ces zones sensibles où se reproduisent les criquets. Nous avons réussi également à mettre en place des unités régionales autonomes de lutte antiacridienne. Chose qui n'existait pas auparavant », fait-il savoir, en saluant le travail de concertation entre les membres de la commission. Il citera, à titre d'exemple, le travail de concertation effectué en ce moment même en Mauritanie, qui connaît depuis le début de ce mois une recrudescence acridienne. « Plusieurs équipes d'intervention, dont algériennes, ont été dépêchées en Mauritanie où la situation acridienne est inquiétante sans être alarmante », dit-il, signalant que la CLCPRO a attribué 100.000 dollars à la Mauritanie dans ce cadre. Le ministre algérien a assuré, par ailleurs, concernant l'Algérie, qu'aucune activité acridienne n'est signalée sur le territoire national. Les équipes de surveillance et d'intervention nationales ont détecté de faibles présences habituelles composées d'ailés du criquet pèlerin, au niveau notamment des périmètres agricoles d'Adrar et dans l'extrême Sud. Mais il s'agit, selon un communiqué du ministère de l'Agriculture, d'une situation « normale ». Des traitements à petite échelle sont d'ores et déjà effectués dans ces régions, précise-t-on dans ce communiqué.